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CHAPITRE II.

De la traite des Noirs.


Les Colonies des Iles Occidentales de l’Amérique ſont cultivées par des Nègres ; leur nombre eſt la meſure des travaux, & leur travail eſt celle des produits.

Plus il y aura de Nègres, plus il y aura de terreins cultivés. Les Colonies Anglaiſes ne font pas auſſi fertiles que les nôtres, mais des ateliers nombreux leur font produire de grands revenus.

De tous les Marchands de Nègres, les plus habiles ſont les Anglais : ils les achètent à bon marché, ſe les procurent en peu de temps, & les vendent à proportion de cette diminution de frais. Un Nègre brut, qui ſe vend deux mille livres à Saint-Domingue par les Traiteurs français, ne vaut que la moitié de ce prix à la Jamaïque.

Les Anglais ne font pas la traite des Noirs dans les mêmes lieux ni de la même manière que les Français ; ils n’emploient pas à ce