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teur, vous voulez que nous participions aux mêmes prérogatives qu’il a permis ici-bas à tous ses enfans. Verriez-vous une portion du globe dans les fers, lorsque tout le reste de la terre jouit des douceurs de la liherté ? Les verriez-vous, ces nègres, dans les liens, lorsqu’ils n’attendent que votre aveu pour voler à votre secours ? Rompez tout ce qui les arrête, vous trouverez en eux un appui et les ressources si nécessaires en pareilles circonstances. Ces nègres lèvent vers vous leurs bras ; entendez-vous leurs plaintes ? Oui, vous vous attendrissez sur leur sort ; vous les allez voir se dissiper de toutes parts pour faire respecter vos lois : leurs enfans, ces jeunes innocens, changeront leurs larmes en cris d’allégresse ; vous béniront, ainsi que votre ouvrage, de génération en génération. Il me semble les voir s’empresser autour de vous, pour exprimer les sentimens de la reconnoissance qui les anime ; mais la joie vive dont ils sont pénétrés ne les empêchera pas de vous rendre bienfait pour bienfait, tendresse pour tendresse, service pour service, autrement ils ne seroient pas vos frères.

Déjà l’univers entier applaudit à ce décret, qui doit faire notre félicité, l’exécution et le succès en sont assurés par la sagesse de vos mesures.

Il y a, dans nos colonies, dix millions de nègres qui sont tous prêts au combat.