Page:La Révolution surréaliste, n04, 1925.djvu/9

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REVES Michel Leiris : l° Je suis mort. Je vois le ciel poudroyer comme le cône d’air traversé, dans une salle de spectacle, par les rayons d’un projecteur. Plusieurs globes lumineux, d’une blancheur laiteuse, sont alignes au fond du ciel. De chacun d’eux part une longue tige métallique et l’une d’elle perce ma poitriite de part en part, sans que j’éprouve aucune douleur. J’avance vers les globes de lumière en glissant doucement le long de la tige et je tiens par la main d’autres hommes qui montent comme moi vers le ciel, suivant chacun le rail qui les perfore. On n’entend pas d’autre bruit que le crissement de l’acier dans nos poitrines. 2° Je perçois si nettement le rapport entre le déplacement rectiligne d’un corps et une palissade perpendiculaire à a direction de ce mouvement, que je pousse un cri aigu. 3° J:imaginc la rotation de la terre dans l’espace, non d’une façon abstraite et schématique, l’axe des pôles et l’équateur rendus tangibles, mais dans sa réalité. Ruguosité de la terre. 4° André Masson et moi évoluons dans l’air comme des gymnasiarques. Une voix nous crie : « Acrobates mondiaux allez-vous bientôt descendre tous les deux ? » A ces mots, nous nous renversons par-dessus l’horizon et tombons dans un hémisphèreconcave. LESDEMOISELLESD’AVIGNON Picassoions