Page:La Révolution surréaliste, n06, 1926.djvu/26

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UN HOMME

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VIVE

LA MARIEE!

« Vive la Mariée ! «cric un maçon en blouse. Tout le monde regarde. Un grand autocar noir passe sur le boulevard. Il stoppe devant un urinoir. La boutonnière fleurie, descendent le marié et les garçons d’honneur, les pommettes rose vif. Ils entrent dans l’urinoir et l’ont la queue, chacun attendant son tour. Arrive, un curé. La mariée cherche autour d’elle du 1er à toucher. Le curé s’arrête devanl l’urinoir, bouscule ceux qui attendent pour passer avant eux. Le conducteur de l’autocar saute de son siège, et se met à courir. Il revient une minute après avec un agent. L’agent interpelle, mais avec douceur, le curé qui est aux prises avec deux garçons d’honneur. Il lui fait: comprendre qu’on ne peut décemment entrer dans un urinoir avec une robe. Le curé s’incline, et fait un geste de désespoir, l’agent s’éloigne. Le curé, avisant soudain un homme quf passe se précipite vers lui et lui parle à voix basse. Après un petit entretien, ils ont l’air d’accord. Le curé tend une pièce de vingt sous a l’homme. Celui-ci la met entre ses dents, puis enlève son veston, son pantalon, sou gilet. 11 est en chemise. Le curé alors enlève sa soutane, et revêt les vêtements de l’homme. Celui-ci cherche comment: il va bien mettre cette soutane, lorsque l’agent l’aperçoit de loin. Voyant qu’il est en chemise, le représentant de l’Autorité appelle un confrère et court avec lui sur l’homme, qui n’a pas encore endossé la soutane du prêtre. L’homme voit les agents, lâche la soutane et s’enfuit en chemise, poursuivi par les deux agents. Voilà donc le curé en civil, mais avec sa soutane sur les bras, La mariée descend de l’autocar pour