Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/175

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s’agissait de l’invasion du territoire paraguéen et de la meilleure direction à suivre pour y arriver, Lopès avait proposé, comme préférable à tout autre, le passage par sa ferme du Jardin, située à trois journées sud-ouest de Nioac, ayant franchi lui-même, disait-il, très facilement cette distance en deux jours et demi ; on n’aurait plus eu, de là jusqu’à la frontière de l’Apa, que six journées de marche à travers la plaine. Quant à ce dernier trajet qui, selon son dire lors de notre première délibération sur ce sujet, devait nous porter inopinément en face du fort de Bella Vista, il avait insisté sur la nécessité d’une reconnaissance que nous aurions faite rapidement, deux ou trois avec lui, montés sur de bons chevaux. Mais il fut impossible alors d’obtenir qu’on examinât sérieusement cette proposition ; on l’avait traitée de vision dont rien n’avait d’existence que dans l’imagination du guide. S’il y a un passage, disait-on, les Paraguéens, grands coureurs de bois, et qui sont toujours à rôder, en auraient certainement connaissance. À quoi Lopès avait toujours répondu : « Ce serait seulement dans le cas où mon fils le leur aurait enseigné ; car il n’y a que Dieu, moi