Page:La Revue blanche, t24, 1901.djvu/574

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révolution. L’esprit français est à ce point conservateur et orgueilleux qu’il ne cède guère qu’au prix d’une révolution. C’est pour cela que la France est devenue le pays des révolutions. Voyez qui l’Académie française élit en ce moment et qui elle exclut de son sein. Il faudra ici que la mort s’en mêle parfois et fasse des révolutions.

Je termine en répétant ce que j’ai dit maintes fois : un Français qui connaît à fond la culture européenne est, en vertu de l’héritage artistique de sa race, le représentant le plus accompli de la haute culture intellectuelle et morale. Il me semble aussi qu’une partie de la jeunesse française commence à diriger son effort dans cette autre direction, parce qu’elle partage la manière de voir dont je viens de me faire le porte-voix.

Gambetta m’est cher entre tous les Français, parce qu’il voulait élargir chez ses compatriotes le sens de la vie.

Bjœrnstjerne Bjœrnson