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PRÉFACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION (1665)[1].


AVIS AU LECTEUR.

Voici un portrait du cœur de l’homme que je donne au public, sous le nom de Réflexions ou Maximes morales[2]. Il court fortune de ne plaire pas à tout le monde, parce qu’on trouvera peut-être qu’il ressemble trop, et qu’il ne

  1. Contrairement à l’usage suivi dans cette collection des Grands écrivains de la France, nous ne donnons pas de notice particulière sur les Maximes. Ce qu’on en pourrait dire ici ferait double emploi avec les renseignements que nous fournissons, aussi complets qu’il nous a été possible, dans les Notices biographique et bibliographique. La seconde moitié de la vie de la Rochefoucauld est à peu près vide d’événements ; en ôter ce qui concerne la composition et la publication de ses ouvrages, ce serait réduire a rien sa biographie.
  2. Le litre complet de cette première édition, et de toutes celles qui ont été publiées du vivant de l’auteur (a), est : Réflexions ou Sentences et Maximes morales. — « Ce titre est singulier, dit l’abbé Brotier ; et cependant le duc de la Rochefoucauld n’en devoit pas mettre d’autre. Mme de la Fayette, qui s’intéressoit à l’ouvrage plus que l’auteur même, avoit consulté quantité de personnes (b). Le savant Huet prétendoit que ce n’étoit point des maxime ». D’autres y vovoient des réflexions, des sentences. Pour ne point trancher en maître et laisser à chacun ses idées, le duc de la Rochefoucauld a très-bien fait de faire connoître cette variété d’idées et de jugements. Le public a prononcé en faveur des Maximes. » (Observations sur les Maximes, p. 207 et 208.)

    (a) À l’exception d’une des quatre de 1665, une contrefaçon évidemment, qui est intitulée : Réflexions morales de Monsieur de L. R. Foucaut. C’est la seule qui porte ainsi le nom de l’auteur.

    (b) Nous pensons que Brotier se trompe, au moins en ce qui concerne la première édition des Maximes (1665) : c’est plus tard que Mme de la Fayette s’intéressa à l’ouvrage autant qu’à l’auteur même. Voyez la Notice biographique.