Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/519

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Enfin, je n’y trouve rien à reprendre que ce qu’il dit q’x'on ne loue jamais que pour être loue* , car je oiis jure que je ne prétends nulles louanges de celles que je suis obligé de lui donner; et dans l’humeur où je suis, je lui en donnerois bien d’autres ; niais il y a là-bas un fort honnête homme qui m’attend dans son carrosse pour rue mener faire l’essai de notre chocolaté*. Vous y avez quelque intérêt, et moi aussi, parce que vous êtes de moitié avec Mme la princesse de Guymené, pour m’en faire ma provision.

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LfTTRE A MADAME LA MARQUISE DE SABLÉ, SUR LES MAXIMES DE M. DE LA ROCHEFOUCAULD [1664]^. Je vous suis infiniment obligé, Madame, de m’avoir donné la pièce que je vous renvoie, et encore que je n’aie eu que le loisir de la par- courir dans le peu de temps que vous m’avez prescrit pour la lire, je n’ai pas laissé d’en retirer lieaucoup de plaisir et de profit, et une estime si particulière pour l’auteur et pour son ouvrage, qu’en vérité je ne suis pas capable de vous la bien exprimer. L’on voit bien que ce faiseur de maximes n’est pas un homme nourri dans la province, ni dans l’Université; c’est un homme de qualité qui connoît parfaitement la cour et le monde, qui en a goûté autrefois toutes les douceurs, qui en a aussi senti souvent les amertumes, et qui s’est donné le loisir d’en étudier et d’en pénétrer tous les détours et toutes les finesses. Mais outre cela, comme la nature lui a donné cette étendue d’esprit, cette profondeur et ce discernement, joint à la droiture, à la délicatesse et à ce beati tour dont il parle en quelques endroits de cet écrit*, il ne faut pas s’étonner s’il a pro-


fasse le bien; » Corda Jîliorum liominuni iiuylentur tnalitia (chapitre IX, ver- set 3), « les cœurs des enfants des liommes sont remplis de malice; v Pecttnin: obediunt omnia (cliapitre x, verset 19:, << tout oliéit à l’argent (à l’intérêt^. » . Maxime 146. . C’est en effet ainsi que le mot s’est écrit d’al)ord ; Richelet {1680) et Furetière (1690) n’ont que cette fornic-là ; l’Académie (i(iç)4) a chocolat et chocolaté. V. Cousin donne choculal. . Extrait du tome II àes Portefeuilles de Vallant ^ folio ’)i. — Sur la lettre originale, la date a été grattée, mais le cliiffre 1664 est demeuré li- sible. — C’est encore une pièce que V. Cousin ne donne que partiellement {JSIaiUnne de SahU, p. i f)2-i 54) , avec d’assez nombreuses inexactitudes, dont nous ne relèverons que les principales. — Dans cette lettre, plus encore que dans la précédente, on reconnaîtra les idées et la forme jansénistes. On peut, croyons-nous, l’attribuer sans témérité à quelque docteur de Port-Royal. . Voyez ci-dessus (p. 74, notes 3 et 4) l^s variantes des maximes 99 et