Page:La Rochefoucauld - Œuvres, Hachette, t1, 1868.djvu/546

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4io APPENDICE. Il ne veut que parer l’idole Qu’il offre au culte des mortels. Jusqu’où l’amour-propre s’égare ! Souvent, aveugle en son dessein. Il nous arme d’un fer barbare Qu’il tourne contre notre sein’. Caton, d’une âme j)Ius égale, Sous l’heureux vainqueur de Pliarsale Eût souffert que Rome pliât; Mais incapable de se rendre, Il n’eut pas la force d’attendrf Un pardon qui i’immiliât. Quel est donc le fruit que j’espère En traçant ces exemples vains? L’orgueil sera-t-il moins le père Des fausses vertus des humains? Non, nul art ne s’en rend le maître : C’est notre mobile, notre être ; Tous nos désirs lui sont soumis’; Aitaclu;/,, s’il se peut, au crime L'applaudi>sement et l’estime, La vertu n’aura plus d’amis. Toi, qui dois aux vertus fardées Livrer des combats assidus. Docte BrÛlvrt, dans ces idées Ne crois pas les saints confondus: Je conuois la source éternelle D’où coule une vertu réelle. Et j’en respecte en toi l’effet; Mais j’ai peint de notre àuie impure- Ce qu’elle tient de la nature. Et non ce que la Grâce en fait ■*. . Maxime 5o4 • — 2. Maxime 35. . La Rochefoucauld liit la même chose dans la préface delà 5’ édition, fi-dessus, p, 3o. — Voyez aussi le Discours sur les Maximes, p. 362 et note 2.