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Page:La Saga du scalde Egil Skallagrimsson, trad. Wagner, 1925.djvu/154

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terons pour la bataille, dès qu’il fera jour, et avec vous nous marcherons à la rencontre de l’ennemi. »

Cette résolution fut approuvée, et c’est ainsi que le conciliabule prit fin.

53.

La bataille dans la plaine de la Vina.

Le jarl Hring et son frère Adils rangèrent leur armée et, dès la nuit, s’avancèrent au sud vers la plaine. Au point du jour les sentinelles de Thorolf observèrent l’approche de l’ennemi. On sonna l’alarme. Les guerriers revêtirent leur armure ; leurs troupes furent rangées en ordre de bataille et réparties en deux divisions. L’une d’elles était commandée par le jarl Alfgeir ; en tête se déployait l’étendard. Cette division comprenait les soldats qui avaient suivi le jarl et aussi ceux que l’on avait recrutés dans la région. Cette troupe était beaucoup plus nombreuse que celle qui était conduite par Thorolf et son frère. Voici l’équipement de Thorolf : il portait un vaste et solide bouclier et, sur la tête, un casque très résistant. Il était ceint d’une épée qu’il appelait Lang ; c’était une grande et excellente arme. À la main il tenait une lance dont la partie métallique était longue de deux aunes et pourvue d’une pointe quadrangulaire en fer forgé. Ce fer était élargi à la partie supérieure. La virole était longue et épaisse. La hampe n’avait pas une longueur telle qu’on ne pût de la main atteindre la virole ; elle était d’une épaisseur extraordinaire. Dans la virole il y avait une tige de fer et toute la hampe était garnie de fer. De pareilles lances étaient appelées « Brynthvari[1] ». Egil portait le même équipement que Thorolf. Il était ceint d’une épée qu’il appelait Nad[2]. Il l’avait rapportée de Courlande. C’était une excellente arme. Tous deux étaient revêtus d’une cuirasse. Ils dressèrent l’étendard qu’ils confièrent à Thorfid Strangi. Tous leurs soldats avaient des boucliers nor-

  1. Cf. isl. brynja, cuirasse (all. Brünne). C’est à proprement parler une arme destinée à rompre ou à percer la cuirasse.
  2. C’est-à-dire « Vipère ».