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Page:La Sainte Bible, trad. Segond, ed. 1910.djvu/773

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Voici sur les montagnes
Les pieds du messager qui annonce la paix !
Célèbre tes fêtes, Juda, accomplis tes vœux !
Car le méchant ne passera plus au milieu de toi,
Il est entièrement exterminé…
2Le destructeur marche contre toi.
Garde la forteresse !
Veille sur la route ! Affermis tes reins !
Recueille toute ta force !…
3Car l’Éternel rétablit la gloire de Jacob
Et la gloire d’Israël,
Parce que les pillards les ont pillés
Et ont détruit leurs ceps…
4Les boucliers de ses héros sont rouges,
Les guerriers sont vêtus de pourpre ;
Avec le fer qui étincelle apparaissent les chars,
Au jour qu’il a fixé pour la bataille,
Et les lances sont agitées.
5Les chars s’élancent dans la campagne,
Se précipitent sur les places ;
A les voir, on dirait des flambeaux,
Ils courent comme des éclairs…
6Il se souvient de ses vaillants hommes,
Mais ils chancellent dans leur marche ;
On se hâte vers les murs,
Et l’on se prépare à la défense…
7Les portes des fleuves sont ouvertes,
Et le palais s’écroule !…
8C’en est fait : elle est mise à nu, elle est emmenée ;
Ses servantes gémissent comme des colombes,
Et se frappent la poitrine.
9Ninive était jadis comme un réservoir plein d’eau…
Les voilà qui fuient…
Arrêtez ! Arrêtez !…
Mais nul ne se retourne…
10Pillez l’argent ! Pillez l’or !
Il y a des trésors sans fin,
Des richesses en objets précieux de toute espèce.
11On pille, on dévaste, on ravage !
Et les cœurs sont abattus,
Les genoux chancellent,
Tous les reins souffrent,
Tous les visages pâlissent.
12Qu’est devenu ce repaire de lions,
Ce pâturage des lionceaux,
Où se retiraient le lion, la lionne, le petit du lion,
Sans qu’il y eût personne pour les troubler ?
13Le lion déchirait pour ses petits,
Etranglait pour ses lionnes ;
Il remplissait de proie ses antres,
De dépouilles ses repaires.
14Voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées ;
Je réduirai tes chars en fumée,
L’épée dévorera tes lionceaux,
J’arracherai du pays ta proie,

Et l’on n’entendra plus la voix de tes messagers.


Malheur à la ville sanguinaire,
Pleine de mensonge, pleine de violence,
Et qui ne cesse de se livrer à la rapine !…
2On entend le bruit du fouet,
Le bruit des roues,
Le galop des chevaux,
Le roulement des chars.
3Les cavaliers s’élancent, l’épée étincelle, la lance brille…
Une multitude de blessés !… une foule de cadavres !…
Des morts à l’infini !…
On tombe sur les morts !…
4C’est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée,
Pleine d’attraits, habile enchanteresse,
Qui vendait les nations par ses prostitutions
Et les peuples par ses enchantements.
5Voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées,
Je relèverai tes pans jusque sur ton visage,
Je montrerai ta nudité aux nations,
Et ta honte aux royaumes.
6Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai,
Et je te donnerai en spectacle.
7Tous ceux qui te verront fuiront loin de toi,
Et l’on dira : Ninive est détruite !
Qui la plaindra ?
Où te chercherai-je des consolateurs ?
8Es-tu meilleure que No-Amon,
Qui était assise au milieu des fleuves,
Entourée par les eaux,
Ayant la mer pour rempart,
La mer pour murailles ?
9L’Éthiopie et les Égyptiens innombrables faisaient sa force,
Puth et les Libyens étaient ses auxiliaires.
10Et cependant elle est partie pour l’exil, elle s’en est allée captive ;
Ses enfants ont été écrasés au coin de toutes les rues ;