Page:La Sainte Bible, trad. Segond.djvu/1570

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ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint l’effet de la promesse. 16Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends. 17C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immuabilité de sa résolution, intervint par un serment, 18afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous soyons puissamment encouragés à retenir ferme l’espérance qui est devant nous. 19Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au delà du voile[1], 20là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait grand prêtre pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek.

7 En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut,—qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, 2qui le bénit, et à qui Abraham donna la dîme de tout[2],—qui est d’abord roi de justice, d’après la signification de son nom[3], ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix[4],—3qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie,—mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu,—ce Melchisédek demeure prêtre à perpétuité.

4Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin. 5Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d’après la loi[5], l’ordre de lever la dîme sur le peuple, c’est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d’Abraham ; 6et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses. 7Or c’est sans contredit l’inférieur qui est béni par le supérieur. 8Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est attesté qu’il est vivant. 9De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour ainsi dire, par Abraham ; 10car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham.

11Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique,—car c’est à ce sacerdoce que se rapporte la loi donnée au peuple,—qu’était-il encore besoin qu’il parût un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ? 12Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi. 13En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de l’autel ; 14car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. 15Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek, 16institué, non d’après la loi d’une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d’une

  1. Allusion au voile ou rideau qui, dans le sanctuaire des Hébreux, séparait le lieu saint du lieu très saint, où le grand prêtre seul pouvait entrer une fois par an.
  2. Voy. Gen. xiv. 17–20.
  3. Melchisédek, nom formé de deux mots héb. qui signifient roi de justice.
  4. Salem, d’un mot héb. qui signifie paix, salut.
  5. Voy. Lév. xxvii. 30–33.