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PREMIÈRE PARTIE [DOGMATIQUE].
[I, 18 — XI, 36.]

DE LA JUSTIFICATION PAR LA FOI.


SECTION 1 [I, 18 — IV, 25.]

Nécessité de la justification.
A. — Tous les hommes ont besoin d’être justifiés.
[I, 18 — III, 20.]
1. Chap. i , 18-32 . Les peuples païens : Méconnaissance coupable du vrai Dieu (18-25). Le jugement divin (24-32).

18En effet, la colère de Dieu éclate du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui, par leur injustice, retiennent la vérité captive ; 19car ce qui se peut connaître de Dieu, est manifeste parmi eux : Dieu le leur a manifesté[1]. 20En effet ses perfections invisibles, son éternelle puissance et sa divinité sont, depuis la création du monde, rendues visibles à l’intelligence par le moyen de ses œuvres. Ils sont donc inexcusables, 21puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils sont devenus vains dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence s’est enveloppé de ténèbres. 22Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; 23et ils ont échangé la majesté du Dieu incorruptible pour des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles[2].

24Aussi Dieu les a-t-il livrés, au milieu des convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte qu’ils déshonorent entre eux leurs propres corps, 25eux qui ont échangé le Dieu véritable pour le mensonge, et qui ont adoré et servi la créature de préférence au Créateur[3], (lequel est béni éternellement. Amen !) 26C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; 27de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant, dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. 28Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, 29étant remplis de toute espèce d’iniquité, de malice, [de fornication], de cupidité, de méchanceté, pleins d’envie, de pensées homicides, de querelle, de fraude, de malignité, 30semeurs de faux bruits, calomniateurs, haïs de Dieu, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, 31sans intelligence, sans loyauté, [implacables], sans affection, sans pitié[4]. 32Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font[5].

  1. Ce qui se peut connaître, ce que la raison naturelle nous apprend de son existence et de sa nature.
  2. Sag. xiii, 2, 10 ; xiv, 14sv.
  3. Doxologie familière aux Orientaux quand ils prononcent le nom de Dieu, surtout s’ils ont à relater quelque chose d’injurieux pour la divinité.
  4. Implacables, mot ajouté dans quelques manuscrits pour expliquer sans loyauté (littér. infidèles aux traités), et que la Vulg. a traduit absque foedere, qui refuse de se réconcilier, de faire la paix par un traité.
      Sur les vers. 29-31 comp. Sag. xiv, 22sv.
  5. La Vulgate : Ayant connu la justice de Dieu, ils n’ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort, et non seulement ceux qui les font, mais encore ceux qui approuvent ceux qui les font.