Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/273

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lorsque les gens qui habitaient les maisons voisines de la maison de Michas se rassemblèrent et poursuivirent les fils de Dan. 23Ils crièrent après les fils de Dan, et ceux-ci, se retournant, dirent à Michas : “Que te faut-il, que tu aies attroupé ces hommes ?” 24Il répondit : “Mes dieux que j’ai faits, vous les avez enlevés, avec le prêtre, et vous êtes partis : que me reste-t-il ? Comment donc pouvez-vous me dire : Que te faut-il ?” 25Les fils de Dan lui dirent : “Ne nous fais pas entendre ta voix, de peur que des hommes irrités se jettent sur vous et que tu perdes ta vie et celle des gens de ta maison.” 26Et les fils de Dan continuèrent leur route. Voyant qu’ils étaient plus forts que lui, Michas s’en retourna et revint dans sa maison.

27C’est ainsi que les Danites enlevèrent ce qu’avait fait Michas, et le prêtre qui était à son service ; et ils marchèrent contre Laïs, contre un peuple tranquille et en sécurité ; ils le passèrent au fil de l’épée et brûlèrent la ville. 28Il n’y eut personne pour la délivrer, car elle était éloignée de Sidon, et ses habitants n’avaient point affaire avec d’autres hommes : elle était dans la vallée qui s’étend vers Beth-Rohob. Les fils de Dan rebâtirent la ville et y habitèrent ; 29ils l’appelèrent Dan, d’après le nom de Dan, leur père, qui était né d’Israël ; mais la ville s’appelait primitivement Laïs. 30Les fils de Dan dressèrent pour eux l’image taillée, et Jonathan, fils de Gersam, fils de Moïse[1], lui et ses fils, furent prêtres de la tribu des Danites, jusqu’au jour de la captivité du pays. 31Ils dressèrent pour eux l’image taillée qu’avait faite Michas, pendant tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo[2].



II. — UN ÉPISODE DE L’HISTOIRE DES BENJAMITES.
(XIX, 1 — XXI, 24.)
1. Chap. xix, 1-30 : Le crime de Gabaa.Abandonné par sa concubine, le Lévite d’Ephraïm va la chercher chez son beau-père, à Bethléem (xix, 1-3). Quatre jours à Bethléem (xix, 4-7). Le Lévite part le soir du cinquième jour (xix, 8-9). En passant près de Jérusalem (xix, 10-13). A Gabaa (xix, 14, 15a) ; ils sont reçus par un vieillard qui séjournait dans la ville (xix, 15b-21). Mœurs infâmes des habitants (xix, 22-24) ; le Lévite leur abandonne sa concubine qu’il trouve morte le lendemain à la porte du vieillard (xix, 25-28). Appel aux tribus pour la vengeance du crime (xix, 29, 30).

Dans ce temps, alors qu’il n’y avait pas de roi en Israël, un Lévite, qui séjournait à l’extrémité de la montagne d’Ephraïm, prit pour concubine une femme de Bethléem de Juda[3]. 2Sa concubine lui fut infidèle, et elle le quitta pour aller dans la maison de son père à Bethléem de Juda, où elle resta l’espace de quatre mois. 3Son mari se leva et alla vers elle, pour parler à son cœur et la ramener à lui ; il avait avec lui son serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la maison de son père ; et quand le père de la jeune femme le vit, il alla avec joie au-devant de lui. 4Son beau-père, le père de la jeune femme, le retint, et il demeura chez lui trois jours ; ils mangèrent et burent, et ils y séjournèrent.

5Le quatrième jour, ils se levèrent de bon matin et le Lévite se disposait à partir. Mais le père de la jeune femme dit à son gendre : “Fortifie ton cœur en prenant un morceau de pain, et vous partirez ensuite.” 6S’étant assis, ils mangèrent tous deux ensemble et burent. Puis le père de la jeune femme dit au mari : “Consens, je te prie, à passer la nuit, et que ton cœur se réjouisse.” 7Le mari se leva pour s’en aller ; mais, sur les instances de son beau-père, il revint et y passa encore la nuit.

8Le cinquième jour, il se leva de bon matin pour partir. Alors le père de la jeune femme dit : “Fortifie ton cœur, je te prie, et diffère jusqu’au déclin du jour.” Et ils mangèrent tous deux. 9Le mari se levait pour s’en aller, lui, sa

  1. Fils de Moïse : L’hébreu actuel porte fils de Manassé mais on admet généralement que c’est là une correction très ancienne (LXX), faite par les rabbins par respect pour la mémoire de Moïse.
  2. La Vulgate rattache au vers. 31 la phrase, En ce temps-là il n’y avait pas de roi en Israël, phrase qui, dans l’Hébreu et les LXX, commence le vers. 1 du chap. xix.
  3. Dans ce temps : peu de temps après la mort de Josué, puisque Phinéès, fils d’Eléasar, contemporain de Josué, était alors grand prêtre (xx, 28).