Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/279

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2. Chap. ii, 1-23. Dans le champ de Booz.Booz, parent d’Elimélech (ii, 1) ; Ruth vient glaner en son champ (ii, 2-7) ; Booz l’encourage en souvenir de ce qu’elle a fait pour Noémi (ii, 8-13). Il la fait manger avec ses serviteurs et ordonne qu’on ait pour elle des égards (ii, 14-16). Le retour chez Noémi (ii, 17-20). Ruth revient au champ de Booz jusqu’à la fin de la moisson (ii, 21-23).

Noémi avait un parent du côté de son mari ; c’était un homme puissant et riche, de la famille d’Elimélech et son nom était Booz.

2Ruth, la Moabite, dit à Noémi : “je voudrais bien aller aux champs glaner des épis derrière celui aux yeux duquel j’aurai trouvé grâce.” Elle lui répondit : “Va, ma fille.”

3Ruth s’en alla et vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs ; et il se rencontra qu’elle arriva dans la pièce de terre qui appartenait à Booz, qui était de la famille d’Elimélech. 4Et voilà que Booz vint de Bethléem, et il dit aux moissonneurs : “Yahweh soit avec vous !” Ils lui répondirent : “Yahweh te bénisse !” 5Et Booz dit à son serviteur établi sur les moissonneurs : “A qui est cette jeune fille ?” 6Le serviteur établi sur les moissonneurs répondit : “C’est une jeune Moabite, qui est revenue avec Noémi des champs de Moab. 7Elle nous a dit : Laissez-moi glaner et ramasser des épis entre les gerbes, derrière les moissonneurs, Et, depuis ce matin qu’elle est arrivée, jusqu’à présent, elle a été debout, et ce repos qu’elle prend dans la maison est court.”

8Booz dit à Ruth : “Ecoute, ma fille, ne va pas glaner dans un autre champ ; ne t’éloigne pas d’ici, et reste ainsi avec mes servantes. 9Regarde le champ que l’on moissonnera, et va derrière elles. N’ai-je pas défendu aux serviteurs de te toucher ? Et quand tu auras soif, tu iras aux cruches, et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé.” 10Alors, tombant sur sa face, elle se prosterna contre terre et lui dit : “Comment ai-je trouvé grâce à tes yeux, pour que tu t’intéresses à moi, qui suis une étrangère ?” 11Booz lui répondit : “On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta naissance, et tu es venue vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. 12Que Yahweh te rende ce que tu as fait, et que ta récompense soit pleine, de la part de Yahweh, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier !” 13Et elle dit : “Oh ! que je trouve grâce à tes yeux, mon seigneur ! Car tu m’as consolée, et tu as parlé au cœur de ta servante, bien que je ne sois pas même comme l’une de tes servantes[1].” 14Au moment du repas, Booz dit à Ruth : “Approche, mange du pain et trempe ton morceau dans le vinaigre.” Elle s’assit à côté des moissonneurs ; Booz lui donna du grain rôti ; elle mangea et se rassasia, et elle garda le reste ; 15ensuite elle se leva pour glaner. Et Booz donna cet ordre à ses serviteurs : “qu’elle glane aussi entre les gerbes, et ne lui faites pas de honte ; 16et même vous tirerez pour elle quelques épis des javelles, que vous laisserez par terre, afin qu’elle les ramasse, et vous ne lui ferez point de reproches.”

17Elle glana dans le champ jusqu’au soir, et elle battit ce qu’elle avait glané ; il y eut environ un épha d’orge. 18Elle l’emporta et revint à la ville, et sa belle-mère vit ce qu’elle avait glané. Elle tira aussi ce qu’elle avait gardé de reste après son repas, et le donna[2]. 19Sa belle-mère lui dit : “Où as-tu glané aujourd’hui, et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi !” Et Ruth fit connaître à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé, en disant : “L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Booz.” 20Noémi dit à sa belle-fille : “Qu’il soit béni de Yahweh de ce qu’il n’a pas cessé d’être miséricordieux envers les vivants, aussi bien qu’envers ceux qui sont morts !” Noémi lui dit encore : “Cet homme est pour nous un proche parent et l’un de ceux qui ont sur nous droit de rachat.” 21Ruth, la Moabite, dit : Il m’a dit encore : “Reste avec mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute ma moisson.” 22Et Noémi dit à Ruth, sa belle-fille : “Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses servantes, afin qu’on ne te maltraite pas dans un autre champ.”

23Elle resta donc avec les servantes de Booz pour glaner, jusqu’à la fin de la moisson des orges et de la moisson du froment; et elle demeurait avec sa belle-mère[3].

  1. Que je trouve grâce. La Vulg. traduit par l’indicatif, j’ai trouvé grâce.
  2. Après son repas, m. à m. après s’être rassasiée.
  3. Et elle demeurait (LXX) avec sa belle-mère, retournant chez elle chaque soir. La Vulgate traduit comme s’il y avait taschoub (de schoub, retourner), et rattache ces mots au chap. suiv. : Or, après que Ruth fut revenue chez sa belle mère, Noémi lui dit.