Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/32

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17Voici les années de la vie d’Ismaël : cent trente-sept ans ; puis il expira et mourut et il fut réuni à son peuple. 18Ses fils habitèrent depuis Hévila jusqu’à Sur qui est en face de l’Égypte, dans la direction de l’Assyrie. Il s’étendit en face de tous ses frères.


II — HISTOIRE D'ISAAC ET DE JACOB.
[XXV, 19 — XXXVI, 43.]

JUSQU'AU MARIAGE DE JACOB.
1. Chap. xxv , 19-28 : Naissance d’Esaü et de Jacob : leurs caractères.

19Voici l’histoire d’Isaac, fils d’Abraham.

Abraham engendra Isaac. 20Isaac était âgé de quarante ans quand il prit pour femme Rebecca, fille de Bathuel l’Araméen, de Paddan-Aram, et sœur de Laban, l’Araméen. 21Isaac implora Yahweh au sujet de sa femme, car elle était stérile ; Yahweh l’exauça et Rebecca, sa femme, conçut. 22Les enfants se heurtaient dans son sein, et elle dit : “S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte ?” Elle alla consulter Yahweh ; 23et Yahweh lui dit :

“Deux nations sont dans ton sein ;
deux peuples, au sortir de tes entrailles, se sépareront ;
un peuple l’emportera sur l’autre,
et le plus grand servira le plus petit.”

24Le temps où elle devait enfanter arriva, et voici, il y avait deux jumeaux dans son sein. 25Celui qui sortit le premier était roux, tout entier comme un manteau de poil, et ils l’appelèrent Esaü ; ensuite sortit son frère, tenant dans sa main le talon d’Esaü, et on le nomma Jacob[1]. 26Isaac était âgé de soixante ans quand ils naquirent.


27Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme des champs ; mais Jacob était un homme paisible, demeurant sous la tente. 28Isaac prit en affection Esaü, parce qu’il aimait la venaison, et l’affection de Rebecca était pour Jacob.

2. Chap, xxv, 29-34 : Jacob achète à Esaü son droit d’aînesse.

29Comme Jacob faisait un potage, Esaü arriva des champs, accablé de fatigue. 30Esaü dit à Jacob : “Laisse-moi donc manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué.” — C’est pour cela qu’on a donné à Esaü le nom d’Edom. — 31Jacob dit : “Vends-moi d’abord ton droit d’aînesse.” 32Esaü répondit : “Voici je m’en vais mourir ; que me servira mon droit d’aînesse ?” 33Et Jacob dit : “Jure-le-moi d’abord.” Il jura et vendit son droit d’aînesse à Jacob. 34Alors Jacob donna à Esaü du pain et du potage de lentilles ; celui-ci mangea et but ; puis il se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Esaü méprisa le droit d’aînesse.



3. Chap. xxvi, 1-22 : Isaac a Gérare.Poussé par la famine, Isaac va à Gérare (xxvi, 1) ; promesses divines (xxvi, 2-5). Abimélech et Rebecca (xxvi, 6-11). Issac s’établit à Gèrare, sa prospérité (xxvi, 12-14*) ; jalousie des habitants, querelles au sujet des puits (xxvi, 14-22)

.

Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu du temps d’Abraham ; et Isaac alla à Gérare, vers Abimélech, roi des Philistins. 2Yahweh lui apparut et dit : “Ne descends point en Égypte, mais demeure dans le pays que je te dirai. 3Séjourne dans ce pays-ci ; je serai avec toi et je te bénirai, car je donnerai toutes ces contrées à toi et à ta postérité, et je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham, ton père. 4Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel, et je donnerai à ta postérité toutes ces contrées, et en ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre, 5parce qu’Abraham a obéi à ma voix et a gardé mon ordre, mes commandements, mes statuts et mes lois.”


6Isaac demeura donc à Gérare.

7Les gens du lieu le questionnaient sur sa femme, il disait : “C’est ma sœur” ; car il craignait de dire : “Ma femme”, de peur, pensait-il, que “les gens du lieu ne me tuent à cause de Rebecca”, car elle était belle de figure. 8Comme son séjour à Gérare se prolongeait, il arriva qu’Abimélech, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, aperçut Isaac qui faisait des caresses à Rebecca, sa femme. 9Abimélech appela Isaac et dit : “Elle ne peut être que ta femme ; comment as-tu dit : C’est ma sœur ?” Isaac lui répondit[2] : “C’est que

  1. Roux ; l’hébr. admoni rappelle îdom, d’où Idumée. — De poil, indice de force et d’humeur sauvage. L’hébr. séar, poil, rappelle Séir, le nom des montagnes habitées plus tard par les Edomites ou Iduméens. — Esaü, c. à-d. le velu. — Jacob (de l’hébr. akeb talon) : celui qui tient le talon, qui cherche à faire tomber son rival, qui supplante.
  2. C’est que je me disais : Je crains de mourir (m. à m. de peur que je meure) à cause d’elle. D’autres : Je l’ai dit de peur de mourir à cause d’elle.