Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

15Et Élisée dit : “Appelle-la.” Giézi l’appela, et elle se tint à la porte. 16Et Élisée lui dit : “À cette même époque[1], dans un an, tu caresseras un fils.” Et elle dit : “Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante.” 17Et la femme conçut, et elle enfanta un fils, à la même époque, l’année suivante, comme Élisée le lui avait dit. 18L’enfant grandit. Un jour qu’il était allé trouver son père auprès des moissonneurs, 19il dit à son père : “Ma tête ! ma tête !” Le père dit à son serviteur : “Porte-le à sa mère.” 20Le serviteur l’ayant emporté et amené à sa mère, l’enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu’à midi, puis il mourut. 21Elle monta, le coucha sur le lit de l’homme de Dieu, ferma la porte sur lui et sortit. 22Elle appela son mari, et dit : “Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses, que je courre vers l’homme de Dieu, pour en revenir aussitôt. 23Il dit : “Pourquoi aller aujourd’hui vers lui ? Ce n’est ni la nouvelle lune, ni le sabbat.” Elle répondit : “Sois tranquille.” 24Et, ayant fait seller l’ânesse, elle dit à son serviteur : “Mène-moi et va ; ne m’arrête pas en route sans que je te le dise.” 25Elle partit et se rendit vers l’homme de Dieu, sur la montagne du Carmel.

L’homme de Dieu l’ayant aperçue de loin, dit à Giézi, son serviteur : “Voici la Sunamite. 26Cours donc à sa rencontre et dis-lui : Te portes-tu bien ? Ton mari se porte-t-il bien ? Ton enfant se porte-t-il bien ?” Elle répondit : “Bien !” 27Dès qu’elle fut arrivée auprès de l’homme de Dieu, sur la montagne, elle saisit ses pieds. Giézi s’approcha pour la repousser ; mais l’homme de Dieu dit : “Laisse-la, car son âme est dans l’amertume, et Yahweh me l’a caché et ne me l’a pas fait connaître.” 28Alors elle dit : “Ai-je demandé un fils à mon seigneur ? N’ai-je pas dit : Ne me trompe pas ?” 29Et Élisée dit à Giézi : “Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main et pars. Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue pas, et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l’enfant.” 30La mère de l’enfant dit  : “Yahweh est vivant et ton âme est vivante ! je ne te quitterai point.” Et Élisée se leva et la suivit. 31Giézi les avait devancés et il avait mis le bâton sur le visage de l’enfant ; mais il n’y eut ni voix, ni signe d’attention. Il s’en retourna au-devant d’Élisée et lui rapporta la chose en disant : “L’enfant ne s’est pas réveillé.” 32Lorsqu’Élisée arriva dans la maison, voici que l’enfant était mort, couché sur son lit. 33Élisée entra et, ayant fermé la porte sur eux deux, il pria Yahweh. 34Et il monta et se coucha sur l’enfant ; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit sur lui ; et la chair de l’enfant se réchauffa. 35Élisée s’éloigna, et il allait çà et là dans la maison ; puis il remonta sur le lit et s’étendit sur l’enfant ; et l’enfant éternua sept fois, et l’enfant ouvrit les yeux. 36Élisée appela Giézi, et dit : “Appelle la Sunamite.” Giézi l’ayant appelée, elle vint vers Élisée qui lui dit : “Prends ton fils.” 37Elle vint tomber à ses pieds et se prosterna contre terre ; et, prenant son fils, elle sortit.

5. Chap. iv, 38-41 : La mort dans le pot.A Galgala : la famine, les mauvaises herbes pour le repas (iv, 38-40) ; Élisée les assainit (iv, 41).

38Élisée revint à Galgala, et la famine était dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : “Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.” 39L’un d’eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes ; il trouva une espèce de vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. A son retour, il les coupa en morceaux dans le pot où se préparait le potage, sans qu’ils en eussent connaissance. 40On versa du potage à ces hommes pour qu’ils en mangent ; mais dès qu’ils eurent mangé du potage, ils poussèrent des cris en disant : “La mort est dans le pot, homme de Dieu !” Et ils ne purent manger. 41Élisée dit : “Apportez-moi de la farine.” Il en jeta dans le pot et dit : “Verse aux gens, et qu’ils mangent.” Et il n’y avait plus rien de mauvais dans le pot.

6. Chap. iv, 42-44 : Les vingt pains d’orge.

42Un homme vint de Baal-Salisa, apportant à l’homme de Dieu du pain des prémices, savoir vingt pains d’orge, et du blé frais dans son sac. Élisée dit : “Donne aux gens, et qu’ils mangent.” 43Son serviteur répondit : “Comment mettrai-je cela devant cent personnes ?” Mais Élisée dit : “Donne aux gens et qu’ils mangent. Car ainsi dit Yahweh : On mangera, et il y aura un reste.” 44Il mit donc les pains devant eux, et ils mangèrent et ils en eurent de reste, selon la parole de Yahweh.


7. Chap. v, 1-27 : Guérison de Naaman le Syrien.Frappé de la lèpre, Naaman se décide à recourir au prophète de Samarie (v, 1-4). Près du roi d’Israël (v, 5-7). Élisée lui ordonne de se plonger sept fois dans le Jourdain (v, 8-13) ; la guérison (v, 14). Élisée refuse le présent de Naaman (v, 15, 16) ; piété de Naaman envers Yahweh (v, 17-19). Ruse de Giézi pour obtenir des présents de Naaman (v, 20-24) ; Giézi frappé de la lèpre (v, 25-27).

Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie, était auprès de son maître un homme puissant et considéré, car c’était par lui que Yahweh avait accordé le salut aux Syriens ; mais cet homme fort et vaillant était lépreux. 2Or les Syriens, étant sortis par bandes, avaient emmené captive une petite fille du pays d’Israël, qui était au service de la femme de Naaman. 3Elle dit à sa maîtresse : “Oh ! Si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, le prophète le délivrerait de sa lèpre.” 4Naaman vint rapporter ce propos à son maître, en disant : “La jeune fille du pays d’Israël a parlé de telle et telle manière.” 5Et le roi de Syrie dit : “Va, et j’enverrai une lettre au roi d’Israël.” Il partit, prenant avec lui dix talents d’argent, six mille sicles d’or et dix vêtements de rechange. 6Il porta au roi d’Israël la lettre où il était dit : “Or donc, quand cette lettre te sera parvenue, voici que tu sauras que je t’envoie Naaman, mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre.” 7Après avoir lu la lettre, le roi d’Israël déchira ses vêtements et dit : “Suis-je un dieu, capable de faire mourir et de faire vivre, qu’il envoie vers moi pour que je délivre un homme de sa lèpre ? Sachez donc et voyez qu’il me cherche querelle.” 8Lorsqu’Élisée, homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi : “Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Qu’il vienne donc à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël.” 9Naaman vint avec ses chevaux et son char, et il s’arrêta à la porte de la maison d’Élisée. 10Élisée lui envoya un messager pour lui dire : “Va, et lave-toi sept fois dans le Jourdain ; ta chair te reviendra, et tu seras pur.” 11Naaman fut irrité, et il s’en alla, en disant : “Voici que je me disais : Il sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom de Yahweh, son Dieu, il agitera sa main sur la plaie et délivrera le lépreux. 12Les fleuves de Damas, l’Abana et le Pharphar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? Ne pourrais-je pas m’y laver et devenir

  1. 16. À cette même époque, dans un an, m. à m. à cette même époque, selon le temps revivant.