Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/393

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burent ; puis il les renvoya, et ils s’en allèrent vers leur maître. Et les bandes des Syriens ne revinrent plus sur le territoire d’Israël.

10. Chap. vi, 24 — vii, 20 : Siège de Samarie par les Syriens. Extrémités du siège, famine et détresse (vi, 24-30). Élisée annonce la délivrance (vi, 31 — vii, 2). Des lépreux constatent la fuite de l’ennemi et en portent la nouvelle à Samarie (vii, 3-11). Défiance du roi (vii, 12-15). Pillage du camp et réalisation de la prophétie d’Élisée (vii, 16-20).

24Après cela, Benhadad[1], roi de Syrie, ayant rassemblé toute son armée, monta et assiégea Samarie. 25Il y eut une grande famine à Samarie ; et voici qu’on l’assiégeait si durement qu’une tête d’âne valait quatre-vingt sicles d’argent, et le quart d’un cab de fiente de pigeon cinq sicles d’argent. 26Comme le roi passait sur la muraille, une femme cria vers lui en disant : “Sauve-moi, ô roi mon seigneur !” 27Il dit : “Si Yahweh ne te sauve pas, avec quoi pourrais-je te sauver ? Avec le produit de l’aire ou du pressoir ?” 28Et le roi lui dit : “Qu’as-tu ?” Elle dit : “Cette femme m’a dit : Donne ton fils, nous le mangerons aujourd’hui, et demain nous mangerons le mien. 29Nous avons donc fait cuire mon fils, et nous l’avons mangé. Et le jour suivant je lui ai dit : Donne ton fils et nous le mangerons. Mais elle a caché son fils.” 30Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements en passant sur la muraille ; et le peuple vit, et voici qu’il avait par dessous un sac sur son corps. 31Le roi dit : “Que Dieu me traite dans toute sa rigueur, si la tête d’Élisée, fils de Saphat, reste aujourd’hui sur lui.” 32Or, pendant qu’Élisée était assis dans sa maison et que les anciens étaient assis auprès de lui, le roi envoya quelqu’un d’auprès de lui. Mais avant que le messager fut arrivé auprès d’Élisée, celui-ci dit aux anciens : “Savez-vous que ce fils d’assassin envoie quelqu’un pour m’ôter la tête ? Faites attention : quand le messager viendra, fermez la porte et pressez-le avec la porte. Mais le bruit des pas de son maître ne se fait-il pas entendre derrière lui ?…”[2] 33Il leur parlait encore, et déjà le messager était descendu vers lui ; et il dit[3] : “Voici, c’est un mal qui vient de Yahweh ; qu’ai-je à espérer encore de Yahweh ?”


Élisée dit : “Écoutez la parole de Yahweh : Ainsi dit Yahweh : Demain, à cette heure, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle, et deux mesures d’orge pour un sicle, à la porte de Samarie.” 2L’officier sur la main duquel s’appuyait le roi répondit à l’homme de Dieu et dit : “Quand Yahweh ferait des fenêtres au ciel, cela pourrait-il arriver ?” Élisée dit : “Voici que tu le verras de tes yeux, mais tu n’en mangeras point.” 3Il y avait à l’entrée de la porte quatre lépreux, qui se dirent l’un à l’autre : “Pourquoi resterions-nous ici jusqu’à ce que nous mourrions ? 4Si nous prenons le parti d’entrer dans la ville, la famine est dans la ville, et nous y mourrons ; si nous restons ici, nous mourrons également. Venez donc et jetons-nous dans le camp des Syriens ; s’ils nous laissent la vie, nous vivrons, et s’ils nous font mourir, nous mourrons.” 5Ils se levèrent au crépuscule pour se rendre au camp des Syriens, et ils arrivèrent à l’entrée du camp des Syriens, et voici qu’il n’y avait personne. 6Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d’une grande armée, et ils s’étaient dit l’un à l’autre : “Voici que le roi d’Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthéens et les rois des Égyptiens pour venir nous attaquer”. 7Et, se levant, ils avaient pris la fuite au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes, le camp tel qu’il était, et ils s’étaient enfuis pour sauver leur vie. 8Les lépreux, arrivés à l’entrée du camp, pénétrèrent dans une tente, et, après avoir bu et mangé, ils en emportèrent de l’argent, de l’or et des vêtements qu’ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une autre tente et en emportèrent des objets qu’ils allèrent cacher de la même manière. 9Alors ils se dirent l’un à l’autre : “Nous n’agissons pas bien. Ce jour est un jour de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, nous trouverons le châtiment. Venez donc et allons informer la maison du roi.” 10Ils partirent et, ayant appelé les

  1. 24. Benhadad, celui dont il est parlé I Rois, xx, 1.
  2. 32. Prenez le avec la porte. En Orient, les portes ouvraient souvent en dehors, en sorte qu’en poussant la porte contre le messager, on le pressait et on l’empêchait d’entrer.
  3. 33. Il dit : les paroles qui suivent semblent ne pouvoir être attribuées qu’à Joram. Le texte hébreu, auquel les LXX et la Vulg. sont conformes, aurait donc subi très anciennement une légère altération. Plusieurs critiques, après le messager, ajoutent ou sous-entendent les mots, et le roi après lui, sautés par un copiste. Le plus simple serait peut être de lire le roi au lieu de le messager, deux mots qui ont en hébreu une grande ressemblance (hammélek, kammaleak).