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FRAGMENTS COMPLÉMENTAIRES[1].
CONSERVÉS SEULEMENT DANS LA VERSION GRECQUE.

I. — CONCLUSION DU LIVRE : MARDOCHÉE RECONNAÎT LA RÉALISATION DU SONGE DONT DIEU L’AVAIT FAVORISÉ.
[X, 4-13.][2]

4Alors Mardochée dit : “C’est Dieu qui a fait toutes ces choses ! 5Je me souviens en effet du songe que j’ai eu à ce sujet ; aucun trait de la vision n’est resté sans accomplissement : 6la petite source qui devint un fleuve, et la lumière qui se fit, et le soleil et la masse d’eau. Le fleuve, c’est Esther, que le roi a prise pour femme et qu’il a faite reine. 7Les deux dragons, c’est moi et Aman. 8Les nations sont ceux qui s’étaient réunis pour détruire le nom des Juifs ; 9et mon peuple, c’est Israël qui a crié vers Dieu et qui a été sauvé. Ainsi le Seigneur a sauvé son peuple, et il nous a délivrés de tous ces maux ; Dieu a fait des miracles et de grands prodiges, comme il n’est est point arrivé parmi les nations. 10À cet effet, il a préparé deux sorts : un pour le peuple de Dieu et un pour toutes les nations. 11Et ces deux sorts sont venus à l’heure, au temps et au jour du jugement, marqués devant Dieu pour toutes les nations. 12Et Dieu s’est souvenu de son peuple, et il a rendu justice à son héritage. 13Et ces jours du mois d’Adar, le quatorzième et le quinzième de ce mois, seront célébrés par eux en assemblée, avec joie et allégresse devant Dieu, durant les générations, à perpétuité, dans Israël, son peuple.”



II. — APOSTILLE DE LA VERSION GRECQUE.
[XI, 1.][3]

La quatrième année du règne de Ptolémée et de Cléopâtre, Dosithée, qui se disait prêtre et de la race de Lévi, ainsi que Ptolémée, son fils, apportèrent cette lettre des Phrouraï, qu’ils dirent être authentique et avoir été traduite par Lysimaque, fils de Ptolémée, résidant à Jérusalem.

  1. Jusqu’à la fin du livre, notre traduction suivra le texte grec, rendu par la Vulg. d’une manière assez libre et parfois sommaire. Les passages que, dans ce chapitre et les chapitres suivants, la Vulgate donne en caractères plus petits sont des observations faites par S. Jérôme sur les parties du livre d’Esther qui manquent dans le texte hébreu.
    Voici la première de ces notes : “J’ai traduit avec une entière fidélité ce qui se trouve dans l’hébreu. Mais ce qui suit, ie l’ai trouvé écrit dans l'édition Vulgate, où il existe en langue et en caractères grecs. Cependant à la fin du livre se trouvait placé ce morceau et, selon notre coutume, nous l’avons marqué d’un obèle, c’est à dire d’une petite broche (signe par lequel les critiques Alexandrins indiquaient les passages interpolés ou suspects)
  2. X, 4-13 Ce fragment fait allusion au songe qui, dans le grec, constitue le début du livre.
  3. XI, 1. Ce verset, qui se lit à la fin du texte grec d’Esther, nous apprend dans quelles circonstances la traduction grecque de cette lettre (c.-à-d. du livre d’Esther tout entier, ix, 20) fut apportée de Palestine en Égypte. On ne le trouve pas dans un manuscrit qui nous reste de l’ancienne version latine antérieure à S. Jérôme. — Phrourai, voir ix, 26 note. — Être authentique, litt. être (cette lettre); la Vulg. omet ce mot.