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68Rendez aux nations ce qu’elles ont fait à Israël, et observez les commandements de la loi.”

69Et après qu’il les eut bénis, il fut réuni à ses pères. 70Il mourut l’an cent quarante-six[1] ; ses fils l’ensevelirent dans le tombeau de leurs pères à Modin, et Israël le pleura dans un grand deuil.




DEUXIÈME PARTIE.

[III, 1 — IX, 22.]
JUDAS MACHABÉE CHEF DES JUIFS (166-160).

I. — JUSQU’À LA MORT D’ANTIOCHUS ÉPIPHANE.
[III, 1 — VI, 17.]
1. Chap. iii, 1-9 : Éloge de Judas Machabée.

Judas, son fils, surnommé Machabée, se leva après lui. 2Il avait pour auxiliaires tous ses frères et tous ceux qui s’étaient joints à son père, et ensemble ils combattirent joyeusement les combats d’Israël. 3Il étendit au loin la gloire de son peuple ; il revêtit la cuirasse comme un héros, il ceignit ses armes de guerre et engagea des batailles, protégeant de son épée le camp d’Israël.[2] 4Il était dans l’action pareil au lion, comme le lionceau qui rugit sur sa proie. 5Il poursuivit les impies, fouillant leurs retraites, et livra aux flammes ceux qui troublaient son peuple. 6Les impies reculèrent effrayés devant lui, tous les ouvriers d’iniquité furent dans l’épouvante, et sa main conduisit heureusement la délivrance de son peuple. 7Par ses exploits il causa de l’amertume à plusieurs rois, et de la joie à Jacob, et sa mémoire est à jamais bénie. 8Il parcourut les villes de Juda et en extermina les impies, et il détourna d’Israël la colère. 9Son nom devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre, et il recueillit ceux qui allaient périr.

2. Chap. iii, 10-26 : Les premiers exploits.Victoire sur Apollonius (iii, 10-12). Sur Séron : la rencontre à Bèthoron (iii, 13-16) ; Judas rassure sa petite troupe (iii, 17-22) ; la victoire (iii, 23-26).

10Apollonius[3] rassembla des troupes païennes, une grande armée tirée de la Samarie, pour combattre Israël. 11Dès que Judas en fut informé, il marcha contre lui, le défit et le tua ; un grand nombre d’ennemis périrent, et le reste s’enfuit. 12Les Juifs s’emparèrent de leurs dépouilles, et Judas prit l’épée d’Apollonius, et il s’en servit toujours depuis dans les combats.

13Séron, chef de l’armée des Syriens, ayant appris que Judas avait rassemblé beaucoup de monde, une troupe de Juifs fidèles marchant avec lui aux combats, 14il dit : “Je me ferai un nom et j’aurai de la gloire dans le royaume ; je combattrai Judas et ceux qui sont avec lui, qui méprisent les ordres du roi.” 15Il fit donc une seconde expédition ; avec lui monta une puissante armée d’impies, pour l’aider et tirer vengeance des enfants d’Israël. 16Lorsqu’ils furent proches de la montée de Béthoron, Judas marcha à leur rencontre avec une petite troupe. 17Ses hommes voyant l’armée qui s’avançait contre eux, dirent à Judas : “Comment pourrons-nous, si peu nombreux, combattre contre une si puissante multitude ; surtout épuisés que nous sommes par le jeûne d’aujourd’hui ?” 18Judas répondit : “C’est chose facile qu’une multitude soit enfermée dans les mains d’un petit nombre ; pour le Dieu du ciel[4] il n’y a point de différence à sauver par un grand nombre ou par un petit nombre. 19Car la victoire à la guerre n’est pas dans la multitude des combattants ; c’est du ciel que vient la force. 20Ils s’avancent contre nous, remplis d’orgueil et d’impiété, pour nous perdre, nous, nos femmes et nos enfants, et pour nous piller. 21Mais nous, nous combattons pour

  1. 70. L’an 146 de l’ère des Séleucides, 166 av. J. C.
  2. III, 3-8. Dans cet éloge, on reconnaît le parallélisme et le rhythme de la poésie.
  3. 10. Apollonius : l’auteur suppose ce personnage connu de ses lecteurs. C’était, dit Josèphe, le préfet de Samarie, probablement le même que le commissaire des contributions mentionné i, 30. Comp. II Mach. iv, 21 ; v, 24 ; iii, 8.
  4. 18. Le Dieu du ciel. les meilleurs manuscrits n’ont pas ici le nom de Dieu. Voir iv, 24.