Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eaux formaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. 23Les Égyptiens les poursuivirent, et tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer. 24À la veille du matin, Yahweh, dans la colonne de feu et de fumée, regarda le camp des Égyptiens, et jeta l’épouvante dans le camp des Égyptiens. 25Il fit tomber les roues hors de leurs chars, qui n’avançaient plus qu’à grand’peine[1]. Les Égyptiens dirent alors : “Fuyons devant Israël, car Yahweh combat pour lui contre l’Égypte.”

26Yahweh dit à Moïse : “Étends ta main sur la mer, et les eaux reviendront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers.” 27Moïse étendit sa main sur la mer, et, au point du jour, la mer reprit sa place habituelle ; les Égyptiens en fuyant la rencontrèrent, et Yahweh culbuta les Égyptiens au milieu de la mer. 28Les eaux, en revenant, couvrirent les chars, les cavaliers et toute l’armée de Pharaon qui étaient entrés dans la mer à la suite des enfants d’Israël, et il n’en échappa pas un seul. 29Mais les enfants d’Israël avaient marché à sec au milieu de la mer, les eaux ayant formé pour eux une muraille à droite et à gauche.

30En ce jour-là, Yahweh délivra Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit sur le rivage de la mer les Égyptiens qui étaient morts.

31Israël vit la main puissante que Yahweh avait montrée à l’égard des Égyptiens ; et le peuple craignit Yahweh, et il crut à Yahweh et à Moïse, son serviteur[2].



5. Chap, xv, 1-21 : Cantique de Moïse.Prologue (xv, 1a). Gloire à Yahweh (xv, 1b, 2), pour l’œuvre qu’il a accomplie avec tant de puissance (xv, 3-12), afin de conduire Israël vers la Terre Promise, en jetant la terreur parmi ses ennemis (xv, 13-18) ; résumé du miracle (xv, 19). Danses des femmes (xv, 20) ; refrain chanté par Marie, sœur de Moïse (xv, 21).

Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent ce cantique à Yahweh ; ils dirent :

Je chanterai à Yahweh, car il a fait éclater sa gloire :
il a précipité dans la mer cheval et cavalier[3].
2Yahweh est ma force et l’objet de mes chants ;
c’est lui qui m’a sauvé ;
c’est lui qui est mon Dieu : je le célébrerai ;
le Dieu de mon père : je l’exalterai.

3Yahweh est un vaillant guerrier ;
Yahweh est son nom.
4Il a jeté dans la mer les chars de Pharaon et son armée ;
l’élite de ses capitaines a été engloutie dans la mer Rouge.
5Les flots les couvrent ;
ils sont descendus au fond des eaux comme une pierre.

6Ta droite, ô Yahweh, s’est signalée par sa force,
ta droite, ô Yahweh, a écrasé l’ennemi.
7Dans la plénitude de ta majesté,
tu renverses tes adversaires ;
tu déchaînes ta colère,
elle les consume comme du chaume.
8Au souffle de tes narines,
les eaux se sont amoncelées.
Les flots se sont dressés comme un monceau ;
les vagues se sont durcies au sein de la mer.

9L’ennemi disait : “Je poursuivrai, j’atteindrai,
je partagerai les dépouilles,
ma vengeance sera assouvie,
je tirerai l’épée, ma main les détruira.”

  1. 25. Il fit tomber, etc. Avec une légère correction (yé’ésar, au lieu de yâsar) on aurait : et il enraya la roue de ses (du camp égyptien) chars. v. g. dans le sable. — Qui n’avançaient plus, etc. ; m. à m. et il (Dieu ou l’Égyptien) le (le char) fit avancer avec lourdeur.
  2. 31. S. Paul (I Cor. x, 1), et les Pères à sa suite, voient dans le passage de la mer Rouge une image du baptême, d’où le chrétien sort affranchi de la servitude du démon et du péché.
  3. XV. Le vers. i expose le sujet, savoir la puissance de Yahweh manifestée par l’anéantissement des ennemis d’Israël. Puis ce sujet est développé en des strophes où reviennent à peu près les mêmes pensées ; les dernières strophes ouvrent une perspective prophétique sur les glorieuses destinées d’Israël dans le pays de Chanaan.