Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/83

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la montagne, et Yahweh appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta.

21Yahweh dit à Moïse : “Descends, et défends expressément au peuple de rompre les barrières vers Yahweh pour regarder, de peur qu’un grand nombre d’entre eux ne périssent. 22Que même les prêtres, qui s’approchent de Yahweh, se sanctifient, de peur que Yahweh ne les frappe de mort.” 23Moïse dit à Yahweh : “Le peuple ne pourra pas monter sur la montagne de Sinaï, puisque vous nous en avez fait la défense expresse, en disant : Pose des limites autour de la montagne, et sanctifie-la.” 24Yahweh lui dit : “Va, descends, tu remonteras ensuite avec Aaron ; mais que les prêtres et le peuple ne rompent point la barrière pour monter vers Yahweh, de peur qu’il ne les frappe de mort.” 25Moïse descendit vers le peuple et lui dit ces choses.



4. Chap. xx, 1-21 : Le Décalogue.Énoncé du Décalogue (xx, 1-17) ; frayeur du peuple en présence des signes de l’apparition (xx, 18-21).

Et Dieu prononça toutes ces paroles, en disant :

2Je suis Yahweh, ton dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.

3Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.

4Tu ne te feras pas d’image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ou de ce qui est en bas sur la terre, ou de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre[1]. 5Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point. Car moi Yahweh, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, sur la troisième et sur la quatrième génération pour ceux qui me haïssent, 6et faisant miséricorde jusqu’à mille générations, pour ceux m’aiment et qui gardent mes commandements.

7Tu ne prendras point le nom de Yahweh, ton Dieu, en vain, car Yahweh ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom en vain[2].

8Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier[3]. 9Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage. 10Mais le septième jour est un sabbat consacré à Yahweh, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. 11Car pendant six jours Yahweh a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi Yahweh a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.

12Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés dans le pays que Yahweh, ton Dieu, te donne.

13Tu ne tueras point.

14Tu ne commettras point d’adultère.

15Tu ne déroberas point.

16Tu ne porteras point de faux témoignages contre ton prochain.

17Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain[4].

18Tout le peuple entendait les tonnerres et le son de la trompette ; il voyait les flammes et la montagne fumante ; à ce spectacle, il tremblait et se tenait à distance[5]. 19Ils dirent à Moïse : “Parles-nous, toi, et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourrions.”

  1. XX, 1. Image taillée, de bois ou de pierre, représentant symboliquement Yahweh sous la figure d’un astre ou d’un oiseau, d’un homme, d’un animal ou d’une plante, ou d’un animal aquatique. Dieu défend ici, non la confection d’une image religieuse quelconque (Chérubins, serpent d’airain), mais seulement la représentation figurée de sa personne comme objet d’adoration.
  2. 7. Le nom de Yahweh est comme la manifestation de son être invisible ; il est pour Israël l’expression de ce que Dieu lui a révélé de lui-même. Par conséquent il ne doit être prononcé en aucune manière au service du mal, litt. pour une chose vaine, c.-à-d. mauvaise : parjure, formules magiques, choses légères et frivoles.
  3. 8. Souviens-toi suppose probablement une observance déjà ancienne, mais plus ou moins négligée : comp. xvi, 23.
  4. 17. Tels sont les dix commandements que Dieu donna au peuple hébreu sur le Sinaï comme base et condition de son existence.
    Sur la manière de les diviser, les interprètes sont partagés. Les uns, après Josèphe et Philon, distinguent dans les vers. 3-6 deux préceptes : 1. ne pas adorer d’autres dieux (vers. 3), 2. ne pas adorer Dieu sous des images (vers. 4-6), et ne voient qu’un seul commandement dans le vers. 17 relatif à la convoitise et à ses divers objets. D’autres, avec S. Augustin, réunissent en un seul précepte les vers. 3-6, et, pour retrouver le nombre 10, divisent le vers. 17 en deux commandements distincts, se rapportant, l’un à la femme du prochain, l’autre à ses biens. La première division nous paraît plus naturelle et mieux appuyée par le contexte. C’est le passage parallèle, mais postérieur et plus libre, du Deutéronome, qui a donné lieu à la répartition de S. Augustin, adoptée par l’Église catholique, dans ses livres de prières.
  5. 18. M. à m. Et tout le peuple voyait les tonnerres et les flammes (littéral, les torches) et le son de la trompette et la montagne fumante.