Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/948

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13Je me suis élevée comme le cèdre sur le Liban,
et comme le cyprès sur la montagne d’Hermon.[1]
14Je me suis élevée comme le palmier sur les rivages,[2]
et comme les rosiers à Jéricho ;
comme un bel olivier dans la plaine,
et je me suis élevée comme un platane.
15J’ai donné du parfum comme la canelle et comme le baume odorant,
et comme une myrrhe choisie j’ai répandu une odeur suave,
comme le galbanum, l’onyx et le stacte,
et comme la vapeur de l’encens dans le tabernacle.[3]
16J’ai étendu mes branches comme le térébinthe,
et mes rameaux sont des rameaux de gloire et de grâce.
17Comme la vigne, j’ai produit des pousses charmantes,
et mes fleurs ont donné des fruits de gloire et de richesse.
[Je suis la mère du pur amour, de la crainte de Dieu,[4]
de la science et de la sainte espérance].

18Venez à moi, vous tous qui me désirez,
et rassasiez-vous de mes fruits.
19Car mon souvenir est plus doux que le miel,
et ma possession plus douce que le rayon de miel.[5]
20Ceux qui me mangent auront encore faim,
et ceux qui me boivent auront encore soif.
21Celui qui m’écoute n’aura jamais de confusion,
et ceux qui agissent par moi ne pécheront point.[6]

22Tout cela, c’est le livre de l’alliance du Dieu très haut,
c’est la loi que Moïse a donnée,
pour être l’héritage des assemblées de Jacob.[7]
23Cette loi fait déborder la Sagesse, comme le Phison,
et comme le Tigre au temps des fruits nouveaux.[8]
24Elle répand à flots l’intelligence, comme l’Euphrate,
comme le Jourdain au temps de la moisson.[9]
25Elle fait jaillir la science, comme le Fleuve,
comme le Géhon au temps de la vendange.[10]
26Le premier qui l’a étudiée n’a pas achevé de la connaître,
et de même, le dernier ne l’a pas pénétrée.[11]
27Car son intelligence est plus vaste que la mer,
et son conseil plus profond que le grand abîme.

  1. 13. Sur la montagne d’Hermon ; Vulg. (17), de Sion.
  2. 14. Sur les rivages ; Vulg. (18), à Cadès.Comme un platane. La Vulg. (19) ajoute : au bord de l’eau, sur le chemin.
  3. 15. De l’encens dans le tabernacle. La Vulg. (21) traduit : et comme la goutte d’encens obtenue sans incision (tombée d’elle-même), j’ai parfumé ma demeure. Elle ajoute : et mon odeur est comme celle d’un baume sans mélange.
  4. 17. Je suis etc. Ce verset ne se trouve que dans plusieurs manuscrits grecs et dans la Vulgate. Celle-ci ajoute (25) : en moi toute la grâce de la voie et de la vérité, en moi toute l’espérance de la vie et de la vertu.
  5. 19. La Vulg. ajoute (28) : et ma métnoire passera dans toute la suite des siècles.
  6. 21. La Vulg. (31) ajoute : ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle.
    Ici finit le discours de la Sagesse ; l’auteur reprend la parole pour en éclaircir quelques points.
  7. 22. Tout cela, c’est la loi : tout ce que la Sagesse vient de dire s’applique à la loi de Moïse, est vrai de cette loi. Ou bien : ces promesses (vers. 19 —21), le livre de la loi les contient et les réalise. La Vulg. paraphrase ce verset (32, 33). Tout cela est le livre de vie, l’alliance du Très-Haut et la connaissance de la vérité. Moïse nous a donné la Loi avec les préceptes de la justice, l’héritage de la maison de Jacob et les promesses faites à Israël. Elle ajoute (34) : le Seigneur a promis à David son serviteur de faire sortir de lui un roi tout-puissant, le Messie, qui doit être éternellement assis sur un trône de gloire.
  8. 23. Phison et Géhon, deux fleuves du paradis terrestre (Gen. ii, 11, 13) — Tigre, fleuve d’Assyrie, que grossit la fonte des neiges au temps des fruits nouveaux, à l’époque de la Pâque, dans le mois de Nisan (mars-avril) ; il est, lui aussi, mis en relation avec le Paradis terrestre (Gen. ii, 14).
  9. 24. L’Euphrate, mis aussi en relations avec le paradis (Gen. ii, 14). — Au temps de la moisson, en avril, alors que fondent les neiges du Liban.
  10. 25. Le Fleuve, le Nil (Is. xxiii, 3 ), en hébr. ieor. Le traducteur grec (φῶς) a lu or, la lumière.Au temps de la vendange, en septembre : c’est l’époque du débordement du Nil.
  11. 26. Vulg. (38) : C’est lui qui le premier a connu parfaitement la Sagesse, et elle est impénétrable aux âmes faibles.