Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/979

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


9La beauté du ciel, c’est l’éclat des étoiles,
parure éclatante dans les hauteurs du Seigneur.[1]
10Selon l’ordre du Saint, elles se tiennent à la place assignée,
et ne se fatiguent pas dans leurs veilles.

11Vois l’arc-en-ciel et bénis Celui qui l’a fait ;
il est bien beau dans sa splendeur !
12Il embrasse le ciel dans son cercle radieux ;
ce sont les mains du Très-Haut qui le tendent.

13Par son ordre, la neige se précipite,
et les éclairs se pressent, exécuteurs de ses jugements.[2]
14C’est pourquoi ses trésors s’ouvrent,
et les nuées volent comme des oiseaux.
15Par sa puissance, il donne la force aux nuées,
et la grêle tombe comme des éclats de pierre.[3]
16La voix de son tonnerre fait trembler la terre,
et, quand il se montre, les montagnes chancellent.
17À sa volonté, le vent du midi souffle,
l’aquilon se déchaîne et le tourbillon fait rage.
Il répand la neige comme des oiseaux qui s’abattent ;
elle descend comme la sauterelle qui fait halte.[4]
18L’œil admire la beauté de sa blancheur,
et le cœur est émerveillé de sa chute.[5]
19Il verse le givre sur la terre comme du sel,
et la gelée le durcit en pointes d’épines.[6]

20Le vent froid du nord se met à souffler,
et l’eau se durcit en glace ;[7]
cette glace s’étend immobile sur tout amas d’eau,
et revêt l’eau comme d’une cuirasse.
21Le Seigneur dévore les montagnes et embrase le désert,
il brûle la verdure comme le feu.[8]
22De tous ces maux le remède est un nuage qui arrive rapidement ;
une rosée qui survient console de la chaleur brûlante.[9]
23Selon son dessein, il a dompté l’abîme,[10]
et il y a planté des îles.
24Ceux qui naviguent sur la mer en racontent les périls,
et, en entendant leurs récits, nous sommes étonnés.
25Là sont des créatures étranges et merveilleuses,
des animaux de toutes sortes et la race des monstres marins.

  1. 9. Vulg. (10), 2e membre, le Seigneur illumine le monde dans les hauteurs. — Dans les vers. 9, 10, on peut se demander si l’hébreu ne continue pas de parler de la lune.
  2. 13. M. à m. Par son ordre, il fait se poser (il précipite) la neige, et il accélère les éclairs de son jugement ; ainsi la Vulg. (14). Hébr., sa puissance dessine l’éclair et conduit (?) les éclairs…
  3. 15. 2e membre. M. à m., et les pierres de grêle sont brisées ; ainsi la Vulg. (16). Le verset est illisible dans l’hébr.
  4. 16, 17. L’ordre suivi dans ces deux vers, est justifié par un groupe de manuscrits qui ont conservé la disposition primitive et par l’hébreu. Dans le Cod. Vatic., et la Vulg. (17. 18), le vers. 16a est entre les deux premiers membres du vers. 17. — Quand il se montre (litt. par sa vue) etc. Hébr., et par sa force les montagnes chancellent.À sa volonté etc. Hébr., sa colère excite le vent du sud, l’ouragan, le tourbillon et la tempête.
  5. 18. De sa chute, litt. de sa pluie, peut-être de sa fonte. En hébr., le texte du verset est incertain.
  6. 19. 2e membre. M. à m., et en gelant il devient comme des pointes d’épines. Hébr., et il le fait fleurir en fleurs de saphir.
  7. 20. Et l’eau se durcit en glace ; m. à m., et le cristal (pour la glace) gèle du fait de l’eau. — Hébr., il fait souffler le froid du vent du Nord, et comme se durcit la boue (?), il fait congeler l’étang ; sur tout amas d’eau, il étend une croûte, et comme d’un bouclier il revêt l’étang.
  8. 21. La transition entre la glace et la brûlante chaleur est très brusque. Le texte hébreu est incertain et assez mal conservé en tout ce passage.


    21. Hébr., 1er membre, il brule, comme la sécheresse (?) le produit des montagnes.
  9. 22. Console de la chaleur brûlante. La Vulg. (24) traduit : fait baisser, abat, ce vent brûlant (?), et ajoute : à sa parole le vent se tait.
  10. 23. Il a dompté, il a fait reposer l’abîme à sa place, lui traçant des limites qu’il ne peut franchir. Au lieu de xxxx, le Vatic. porte xxxxx  : et Jésus l’a plantée. D’où la leçon de plusieurs témoins de l’ancienne version latine : Et plantavit Dominus Jésus.