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Page:La Sainte Bible de l’Ancien Testament d’après les Septante et du Nouveau Testament d’après le texte grec par P. Giguet - tomes 1 à 4, 1872.djvu/1794

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suis-je dit le travail que j’ai fait sous le soleil est mauvais, et que tout est vanité[1] et présomption d’esprit.

18. Et j’ai pris en haine toute la peine que je m’étais donnée, sous le soleil, parce que j’en laisserai le fruit à un homme qui viendra après moi.

19. Et qui sait s’il sera insensé ou sage, et s’il aura pouvoir sur les travaux où j’ai eu fatigue et sagesse sous le soleil ? Et cela encore est vanité.

20. Et j’ai fait un retour sur moi-même, pour considérer en mon cœur toute la peine des travaux que j’ai faits sous le soleil.

21. Car il est un homme, et à ses labeurs il a mis toute sa sagesse, sa science et son courage ; et cet homme en laissera le fruit à qui n’en a pas eu la fatigue ; et cela encore est vanité et grande affliction.

22. Car c’est là ce qui arrive à l’homme en tous ses travaux et en tous les choix de son cœur, pour lesquels il s’est fatigué sous le soleil[2].

23. Tous ses jours sont des jours de douleurs et d’angoisses de l’âme, et, même pendant la nuit, son cœur ne repose pas ; et cela encore est vanité.

24. L’homme n’a rien de bon que le manger et le boire, et tout ce qui est le fruit de son labeur[3] ; mais j’ai vu, moi, que cela vient de la main de Dieu[4].

25. Car qui mange et qui boit sans qu’il l’ait permis ?

26. Il a donné à l’homme bon à ses yeux[5] la sa-

  1. La vie est donc détestable ; le travail en lui-même est mauvais, et tout est vanité. (Voy. Rom., VII, 24.)
  2. Tel est le fruit de la sagesse de la chair.
  3. Ainsi parle la secte d’Épicure, et une telle doctrine est encore vanité.
  4. L’homme finalement ne possède rien de bon pour lui-même ; s’il trouve quelque joie dans la satisfaction de ses premiers besoins, s’il entrevoit le bien dans son labeur, cela vient de Dieu.
  5. Mais qui sent le bien-être ? À qui Dieu donne-t-il la sagesse, la doctrine et la joie ? À l’homme bon à ses yeux ; les autres hommes n’ont en partage que les soucis, les embarras de la vie, les vanités.