Page:La Société nouvelle, année 12, tome 1, 1896.djvu/199

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Jusqu’à présent j’avais dédaigné de leur répondre. Il paraît qu’ils veulent me forcer à rompre ce silence. Je le ferai, quoique bien à contre-cœur ; car il me répugne d’introduire des questions personnelles dans notre grande cause et rien ne me dégoûte tant que d’occuper le public de ma propre personne. J’ai fait tout mon possible pour que mon nom n’intervienne pas dans la polémique des journaux italiens au sujet de l’Internationale. J’ai arrêté pour cela la publication de mes écrits contre les mazziniens ; et lorsque M. Engels m’a indirectement attaqué dans la réponse à Mazzini, j’ai encore gardé le silence… Maintenant ils m’attaquent par de sourdes calomnies. En même temps que je reçois votre lettre, j’en recevais une autre de Milan, une troisième de Naples qui me disaient à peu près la même chose. Alors je conçus la pensée de publier dans les journaux italiens une lettre de défi adressée aux intrigants du Conseil général. Je le ferai, s’ils mettent ma patience à bout. Mais avant de le faire, puisqu’il s’agit de personnalités et non de principes, je veux encore essayer un dernier moyen de conciliation. Je veux d’abord adresser au Conseil général une lettre privée, dont je vous enverrai la copie. Et s’ils ne me donnent pas une réponse satisfaisante, alors je les forcerai à s’expliquer en public.

En attendant, je vous envoie le discours sur la Russie que j’ai prononcé à Berne et qui vous donnera une idée juste de ce qu’ils appellent mon panslavisme.

Quant à vous, cher ami, je vous serre fraternellement la main et je vous remercie de la confiance si noble que vous me témoignez, et à cette confiance je réponds avec une pleine sincérité.


Votre dévoué,
B.


À propos des belles résolutions de votre dernier congrès, il s’est glissé un mésentendu. — Naturellement dans la troisième concernant la distinction qui existe entre le Conseil général et le Comité du Jura bernois. — Celui-ci n’a jamais eu l’idée de se poser en Conseil général. Il n’a d’autre position que celle de votre Consolato de Bologne. Il n’a jamais prétendu qu’être le Comité de la région jurassienne, sans aucune prétention d’imposer son autorité à aucune autre région. — Il reconnaît lui-même le Conseil général, mais seulement dans les strictes limites de ses attributions, telles qu’elles ont été établies par les statuts généraux.