la joie ! Et il y à une vie à laquelle aucune canaille ne vient s’abreuver !
Tu afflues presque trop violemment vers moi, source de joie ! Et souvent tu vides la coupe en voulant la remplir !
Et encore dois-je apprendre à t’approcher plus modestement, trop violemment mon cœur affiue à ta rencontre : Mon cœur, sur lequel mon été brûle, court, chaud, mélancolique, bienheureux : combien mon cœur estival désire ta fraîcheur.
Passée, Phésitante affliction de mon printemps ! Passée, la méchanceté de mes flocons de neige en juin ! Estival je devins tout entier, et après-midi d’été !
Un été au plus haut, avec de froides sources et une bienheureuse tranquillité ; oh, venez mes amis, que cette tranquillité devienne plus bienheureuse encore !
Car ceci est notre hauteur et notre patrie ; trop haute et escarpée est notre demeure pour tous les impurs et leur soif.
Jetez seulement vos purs regards dans la source de ma joie, amis ! Comment s’en troublerait-elle ? Elle vous sourira avec sa pureté.
Sur l’arbre avenir bâtissons notre nid ; des aigles nous apporteront, à nous solitaires, de la nourriture dans leurs becs !
En vérité, pas une nourriture qu’il serait permis, à des impurs, de partager ! Ils s’imagineraient dévorer du feu et se brûler les gueules !
En vérité, ici nous ne tenons point de gîte prêt pour les impurs ! Notre bonheur paraîtrait une glacière pour leurs corps et leurs esprits !
Et comme de forts vents, nous voulons vivre au-dessus d’eux, voisins des aigles, voisins de la neige, voisins du soleil : ainsi vivent de forts vents.
Et semblable au vent, je veux encore souffler un jour parmi eux et avec mon esprit couper la respiration à leur esprit ; ainsi le veut mon avenir.
En vérité, Zarathustra est un fort vent pour tous les terrains bas, et ce conseil il donne à ses ennemis et à tout ce qui crache et vomit : « Gardez-vous de cracher contre le vent ! »
Ainsi parla Zarathustra.