Page:La Société nouvelle, année 8, tome 1, 1892.djvu/792

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pauvreté aux alentours, pas de ces ruines pittoresques qui, pour vous dire la vérité, servent habituellement à cacher l’incapacité de l’artiste à dessiner des architectures. Ces choses ne nous plaisent pas, même si elles n’indiquent pas la misère. Comme les gens du moyen-âge, nous aimons chaque chose jolie et propre, rangée et brillante, comme font tous ceux qui ont quelque sens de la raison d’être de l’architecture, parce qu’alors ils savent ce dont ils ont besoin, et ils ne souffriraient aucun non-sens de la nature dans leurs relations avec celle-ci.


— Outre les villages, y a-t-il ici et là quelques maisons de campagne ?


— Oui, beaucoup, en effet ; excepté dans les plaines et les forêts et au milieu des collines de sable (comme Hindead dans Surrey), on peut voir un grand nombre de maisons ; et là où les maisons son rares, elles deviennent grandes et sont plus semblables aux anciens collèges qu’aux maisons ordinaires. Cela a été fait pour le bien de la société, car beaucoup de monde peut habiter dans ces maisons, et les habitants de la campagne ne sont pas nécessairement des laboureurs, quoiqu’ils aident presque tous aux besognes des champs à la saison. La vie qu’ils mènent dans ces habitations à la campagne est très agréable, spécialement parce que quelques-uns des hommes les plus studieux de notre temps y demeurent et que l’on trouve une grande variété d’esprit et d’humeur chez ceux qui égayent et vivifient la société réunie là.


— Je suis un peu surpris de tout ceci, car il me semble qu’après tout le pays doit être assez populeux.


— Certainement ; la population est à peu près la même que celle de la fin du XIXe siècle ; elle s’est éparpillée, c’est tout, et elle a aussi aidé à peupler d’autres pays où elle était nécessaire et réclamée.


— Une chose, il me semble, est en contradiction avec votre terme jardin au sujet de ce pays. Vous avez parlé de champs incultes et de forêts, et j’ai vu moi-même, au commencement des cantons de Middlesex et Essex, des forêts. Pourquoi conservez-vous des choses pareilles dans un jardin ? N’est-ce pas très inutile ?


« Mon ami, » reprit-il, a nous aimons ces morceaux de nature sauvage, et pouvons-nous le permettre, donc nous les avons laissé subsister. Quant aux forêts, nous avons besoin d’une grande quantité de bois de construction et supposons que nos fils et les fils de nos fils feront de même.


Quant au pays formant un jardin, j’ai entendu dire que jadis ils avaient des arbustes et des rochers dans les jardins ; et quoique je n’aime pas ceux qui sont artificiels, je vous assure que quelques-uns des rochers de nos jardins valent d’être vus. Allez vers le nord cet été et regardez ceux du Cumberland et du Westmoreland, et sur votre chemin vous rencontrerez