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ÉLOGE DE LA PENSÉE DE BODHI


quet de charité ; on dit qu’il fait le bien : sa prodigalité ne dure qu’une heure, et les vivres médiocres qu’il fournit orgueilleusement soutiennent à peine les pauvres une demi-journée !

33) Que dire du Bodhisattva qui donne à la multitude des êtres et pendant un temps illimité, — jusqu’à la fin des temps^^1, — l’accomplissement parfait de tous les désirs ?

34) Tel est le fils du Bouddha, maître du véritable banquet. Le Bouddha l’a déclaré : « Quiconque pèche dans son cœur contre lui reste en enfer autant de siècles que la pensée mauvaise a duré de secondes. »

35) Mais quand le cœur s’apaise et se complaît dans le Bodhisattva, c’est un mérite si grand qu’il détruit les anciens péchés. Et ne faut-il pas vraiment se faire violence pour offenser les Bodhisattvas ? N’est-ce pas tout naturellement qu’on les aime ?

36) Je rends hommage aux corps des Bodhisattvas dans lesquels s’est manifestée cette excellente perle de la bonne pensée : les offenser même porte bonheur^^2. Je prends refuge dans les Bodhisattvas, mines de félicité.

1. « Jusqu’à la destruction de l’espace et des êtres vivants, » ou bien : « jusqu’à la destruction de tous les êtres qui vivent dans tous les univers. » — Certains Bodhisattvas, Avalokita notamment, ont fait le vœu de ne pas entrer dans le nirvāṇa avant d’y avoir fait entrer tous les êtres.

2. De même le dieu Kṛsna sauve les hommes qui pensent à lui, fût-ce pour le blasphémer. Voir ci-dessous. III, 16. — Ailleurs : « De même qu’une mère aime davantage son fils quand il est malade, de même les Compatissants ont surtout pitié des pécheurs ».