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LE MUSÉON.

mort, Ānanda, que le Saṁgha, s’il le désire, abolisse les préceptes petits et très petits ».[1] — « Avez-vous alors, ô Ānanda, demandé au Bienheureux quels étaient ces préceptes ? » — « Non, mes amis ».

Quels sont les petits préceptes ? Toutes les lois sauf les quatre pārājikas ? Toutes, sauf les pārājikas et les treize saṁghādisesas ? Toutes, sauf les pārājikas, les saṁghādisesas et les deux aniyatas ? etc. Les « Pères » émettent six avis différents.

Kāçyapa fait accepter sa manière de voir : « De peur de scandaliser les laïcs, qui connaissent nos règles de discipline, ne changeons rien à ce que le Bouddha a décidé ».

§ 10. Les moines[2] reprochent à Ānanda un certain nombre de manquements : « Tu as commis une faute quand tu as….. ; confesse cette faute ». Ānanda consent à se confesser : « C’est par oubli que j’ai fait….. J’ai fait cela avec l’intention ….. ». Et toutes ses réponses se terminent par la formule : « Je ne vois pas là de faute. Néanmoins, par déférence pour vous[3], je confesse cette faute ».

Les fautes d’Ānanda sont connues par toutes les sources de M. Suzuki, à l’exception du Sudarçanavinaya. Leur nombre est tantôt de six, tantôt de sept, tantôt de neuf. Comme la concordance n’est pas absolue, on peut distinguer douze chefs d’accusation[4].

  1. khuddhānukhuddaka, « the lesser and minor precepts »
  2. Voir ci-dessous 12, n. 2.
  3. āyasmantānaṁ saddhāya = out of my faith in you.
  4. C’est le chiffre auquel arrive M. Suzuki. — Un point est propre aux Sarvāstivādins : avoir tenu des propos inutiles au sujet des paraboles du Bouddha. — Deux points sont propres à la « collection de Kāçyapa » : 1. « When Ānanda was one time reproached by Buddha, he secretly cherished illwill and was mischievous to others » ; 2. Ānanda n’était pas encore délivré des trois passions : désir, haine, ignorance, alors que les autres bhikṣus du Concile en étaient délivrés. — Un point (Dharmagupta, 2) fait double emploi avec le refus de l’eau. — M. Suzuki, enfin, distingue trois variantes de l’épisode des femmes : 1. avoir d’abord admis les femmes à la vénération du corps, 2. avoir permis que ce corps « doré » fut souillé de larmes, 3. l’avoir découvert en présence des femmes.