sphynx déconcertant, inquiétant androgyne, aux formes sveltes, fines et harmonieuses, était bien l’idole de ce temple d’amour.
Christian sentait vibrer en lui l’écho des hantises perverses ; il se fondait en la douceur caressante de l’extase, fermait les yeux aux épouvantes prochaines, anxieusement pressenties.
— Pourquoi m’aimes-tu ? demanda-t-il, après un long silence… Qu’ai-je fait pour te plaire ?…
Melcy eut une moue malicieuse.
— Ma foi ! je n’en sais rien… Peut-être ai-je eu du plaisir à te prendre à Sapho ; peut-être m’as-tu intéressée parce que tu n’es pas semblable aux autres… Peut-être t’ai-je choisi parce que tu es fou !
« Fou ! »… Le mot terrible revenait au milieu des ivresses pour rappeler le jeune homme à la triste réalité… Fou ! l’affreuse accusation planerait donc toujours sur sa vie ?… Fou ! Fou !… Le serait-il donc, même pour ses maîtresses ?…
Avec brusquerie, il repoussa Melcy, se leva.