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SAPHO, DOMPTEUSE

Elle l’étreignit, comme de coutume, posa sa tête contre la sienne, et, mettant sa bouche sur le mufle crispé, sembla s’oublier en un baiser profond.

Mirah fermait ses paupières voluptueusement, renversait le front, ronronnait félinement, se frottait à cette chair de femme tiède et parfumée.

Mais l’on avait réuni les cages qui contenaient vingt-cinq lions superbes, à la tête énorme, aux muscles puissants, aux jarrets d’acier.

Comme une meute de chiens dociles, les rois du désert sautèrent des barres élevées, crevèrent des cerceaux de papier, franchirent des guirlandes de flammes et, les yeux injectés, le poil roussi, vinrent se coucher aux pieds de la jeune femme.

Alors, au milieu de ses fauves, elle joua avec des colombes, des ramiers familiers et, renversée sur le dos de Mirah, servit elle-même d’obstacle à ses bêtes qui, toutes, passèrent au-dessus d’elle, sans même effleurer son corps charmant.