Page:La Vie littéraire, II.djvu/164

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dureront peu. Ils passeront vite, les jours de modération dans la puissance, de simplicité dans la richesse, d’obéissance aux dieux, de paix sereine, au cours de cette vie attique, si riche et si rapide. Quand l’harmonie, quand les parfaits accords se seront tus, lorsque les troubles de l’esprit philosophique agiteront les fils des soldats de Marathon, que les droits de la personne seront imprudemment proclamés, que la science ruinera les préjugés utiles, que les dieux de la cité seront, attaqués par le raisonnement et vengés, par le poison, légal, qui sera le poète des jours inquiets ? Quelle figure anxieuse et mélancolique exprimera la pensée nouvelle ? Euripide.

S’il en faut croire une histoire qui commence comme un conte de nourrice, Mnésarque, fils de Mnésarque, était cabaretier et sa femme Clito était marchande d’herbes dans l’île de Salamine ; où ils s’étaient réfugiés devant les Perses de Xerxès. Clito devint mère et les pauvres époux mirent de grandes espérances sur l’enfant attendu. Le bon Mnésarque alla consulter le dieu sur un sujet si cher et le dieu répondit que cette destinée qui allait commencer au cabaret s’achèverait dans les honneurs « avec de douces et saintes couronnes » . L’enfant naquit dans la première année de la soixante-quinzième olympiade, le jour de la glorieuse bataille qui ensanglanta l’Euripe, et il fut nommé Euripide. Pour aider à l’accomplissement de l’oracle, les pauvres parents firent de leur fils un athlète. Les couronnes de l’arène étaient les seules qu’ils pussent imaginer. D’ailleurs, la Grèce