Page:La Vie littéraire, II.djvu/342

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des âmes et la paix des cœurs. Mais, en vérité, cette proscription de l’idéal de tant de personnes respectables, cette guerre au dieu des femmes et des enfants, au dieu consolateur des affligés, est quelque chose de bien méchant et de bien maladroit. Je regrette vivement que le livre de M. Fernand Calmettes ait subi l’affront d’une si stupide censure. Je le regretterais plus encore si l’auteur n’avait compensé, en quelque sorte, par son idéalisme supérieur les mutilations dont il eut à souffrir de la part des sectaires. Une sorte de mysticisme naturaliste règne dans son œuvre et se substitue ingénieusement au culte plus traditionnel que professent en réalité les pêcheurs de nos côtes.

M. Fernand Calmettes élève à la hauteur d’une religion les sentiments de famille, la piété de cœur. Dans son livre, le ciel est toujours visible ; il inspire tous les êtres, les illumine de sa clarté radieuse ou les enveloppe de sa mélancolie sereine. Cela est excellent, mais ce n’est pas ainsi que les pêcheurs de Saint-Valéry conçoivent l’idéal divin[1].

  1. J’apprends avec plaisir que, dans une nouvelle édition, M. Fernand Calmettes rétablit intégralement le texte de son manuscrit.