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Page:La Vieuville - Essai de psychologie japonaise, 1908.djvu/81

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-cune des grandes lignes traditionnelles de la moralité japonaise, mais à l’heure qu’il est tout cela est si parfaitement amalgamé, si incorporé à l’âme japonaise, que cette recherche des origines est un plaisir inutile de lettré occidental que le Japonais lui-même ne comprend ni ne goûte. Nous allons pourtant tenter cette analyse qui serre de près celle du caractère japonais.

Si la morale japonaise avait des préceptes écrits, le premier recommanderait la docilité, car c’est la vertu la plus développée au Nippon. Le petit descendant des dieux qui ouvre les yeux à la lumière dans les îles du Soleil Levant apprend à obéir intégralement à ses parents, sans récrimination possible, sans réserve. Il obéit également à ses frères et à ses sœurs aînés, à son maître, la fille mariée à son mari, mais surtout à son beau-père et à sa belle-mère, le fils même adulte et marié obéit encore et toujours à ses parents. Il n’appartient pas à sa femme et à ses enfants, mais à son père et à sa mère, il se marie selon leurs avis et renvoie sa femme s’ils le lui commandent. Ses enfants sont la propriété de la famille représentée par les ascendants vivants : tant qu’il n’est pas lui-même chef de famille, il obéit. Tout ceci est identique à ce qui se passe en Chine et du pur confucianisme. Soldat, il est naturellement esclave de la discipline ;