Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/276

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PANDORE OU LES DEUX GENDARMES


Deux gendarmes, un beau dimanche,
Chevauchaient le long d’un sentier.
L’un portait la sardine blanche,
L’autre le jaune baudrier.
Le premier dit, d’un ton sonore :
« Le temps est beau pour la saison.

— Brigadier, répondit Pandore,
Brigadier, vous avez raison. »

bis.


Phœbus au bout de sa carrière
Put encor les apercevoir.
Le brigadier d’une voix claire
Troubla le silence du soir :
« Vois, dit-il, le soleil qui dore
Les nuages à l’horizon.

— Brigadier, répondit Pandore,
Brigadier, vous avez raison. »

bis.


« Ah ! c’est un métier difficile,
Garantir la propriété,
Défendre les champs et la ville
Du vol et de l’iniquité.
Pourtant l’épouse que j’adore
Repose seule à la maison.

— Brigadier, répondit Pandore,
Brigadier, vous avez raison. »

bis.


« Il me souvient de ma jeunesse.
Le temps passé ne revient pas :
J’avais une folle maîtresse
Pleine de mérite et d’appâts ;
Mais le cœur, pourquoi, je l’ignore,
Aime à changer de garnison.

— Brigadier, répondit Pandore,
Brigadier, vous avez raison. »

bis.