Page:La chanson française du XVe au XXe siècle.djvu/300

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Aussi qui revendiqu’ l’honneur
D’avoir découvert la vapeur ?
              Le Peuple.

En fait d’écrivains, d’orateurs,
De savants, de littérateurs,
              Le Peuple
A fourni son p’tit contingent.
Ah ! c’est qu’il est intelligent,
              Le Peuple !
Beaucoup prétend’nt qu’il est méchant,
Moi, j’soutiens qu’il est bon enfant,
              Le Peuple !
S’il se bat pour la Liberté…
Il prêche la Fraternité,
              Le Peuple !
 
La Bastille, ce vieux rempart
Des rois, fut enfin rasé par
              Le Peuple.
Hardi, brave comme un lion,
En pleine révolution,
              Le Peuple
Marchait sans peur à l’ennemi !
Ils en étaient ceux de Valmy,
              Du Peuple,
Les Kléber, les Hoch’, les Marceau,
              Du Peuple.

Enfin, on n’en finirait pas
S’il fallait compter les soldats
              Du Peuple :
Héros, va-nu-pieds des combats,
Artist’s, crèv’-la-faim, tous soldats
              Du Peuple,
Soldats du burin, du fusil,
De la pensée ou de l’outil…
              Le Peuple !…
Le Peuple en a semé partout.
Français ! il est toujours debout,
              Le Peuple !

Aristide Bruant.