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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/129

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posent, mais le bon sens et l’incapacité doivent vous conseiller de vous tenir tranquilles. Ne montrez pas à vos ennemis votre nullité et votre manque d’union, qui leur permettront de vous faire disparaître de la face des hommes libres.

Le clergé dut donc s’opposer comme un mur d’airain à ce torrent révolutionnaire, à cette folie qui tuait le pays, et il souffrit comme on le verra bientôt le mépris et les persécutions des agitateurs plutôt que d’agir contre ses principes religieux et patriotiques. Je crois devoir signaler ici les principes de immense majorité du clergé canadien, afin qu’on ne dise pas qu'il [sic]aît manqué a l'amour de son pays et qu’il soit demeuré dans l’opposition aux patriotes par une confiance aveugle dans le parti Breton. Non, ni l’un ni l’autre. Il a dit aux premiers : Vous allez trop vite et trop loin ; vous gâtez tout, vous tuez votre pays, vous le livrez par vos démarches hâtives et imprudentes & la servitude de ceux que vous nommez vos ennemis. Faites plutôt sortir votre nationalité de son infériorité en l’entourant d’améliorations de toutes espèces. Un peuple riche, sobre et industrieux ne fut jamais esclave, mais un pays jeune et révolté recevra la loi du plus fort. Or vous êtes les plus faibles, vous serez donc écrasés par ceux que yous vouliez imprudemment asservir. Vous ne tenez aucun compte de nos avis, tant pis pour vous et malheur a notre infortunée patrie ; le mal sera porté sur votre compte, et le clergé n’aura pas à se reprocher d’avoir trempé dans vos indiscrètes machinations révolutionnaires.