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Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/136

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mandes raisonnables de la Chambre et d’empêcher l’effet des résolutions de la métropole, si l’on voulait enfin accorder la liste civile que l’on refuse depuis quatre ans ; qu’il lui est enjoint de faire tous ses efforts pour donner à la constitution coloniale tout ce qu'elle doit avoir, et qu’il y mettra de sa part tout ce qu’on peut désirer et même au-delà. Il annonça ensuite la nouvelle fatale de la mort du Roi et l’arrivée au trône de la princesse Victoria Ie, les rapports des commissaires royaux et autres mesures publiques.

Cette harangue fit effet sur une partie de la Chambre qui se désista des prétentions des 92 résolutions de 1834. Papineau lui-même consentit dans une réunion des membres extrà muros, d’accorder les subsides, mais le lendemain il n’en était plus. A peine réunie dans la salle des délibérations, la Chambre s’élance comme a l’ordinaire sur l’éternelle considération de l’état de la Province, refuse toute transaction ainsi que la paye des employés publics, etc. Elle fut en conséquence congédiée pour ne plus jamais reparaître, le 26 du même mois.

Le gouverneur exprima dans sa harangue le regret profond qu'il éprouvait, en voyant la Chambre laisser le pays sans législation domestique, dans un temps de détresse publique ; il lui exposa les dangers d’une opposition prolongée jusqu’à ce point, et dit qu’il allait pourvoir le mieux qu'il lui serait possible, seul et sans leur secours, au bien public, en attendant que la métropole donnât les moyens de faire marcher la chose publique.

Ainsi fut perdu le pays par l’obstination, l’égoisme