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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1102

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et à tous les hommes, qui est-ce qui pourra le contempler ?

30. C’est lui qui fait régner un homme hypocrite, à cause des péchés du peuple.

31. Puis donc que j’ai parlé à Dieu, je ne t’empêcherai pas de parler aussi.[1]

32. Si j’ai erré, instruis-moi ; si j’ai parlé iniquité, je n’ajouterai plus rien.

33. N’est-ce pas à toi que Dieu demande compte de cette iniquité qui t’a déplu ? car c’est toi qui as commencé à parler, et non pas moi ; si tu sais quelque chose de meilleur, parle.[2]

34. Que des hommes intelligents me parlent, et qu’un homme sage m’écoute.

35. Pour Job, il a parlé follement, et ses paroles n’annoncent pas la science.

36. Mon père, que Job soit éprouvé jusqu’à la fin ; ne cessez point de frapper un homme d’iniquité.[3]

37. Parce qu’il ajoute à ses péchés le blasphème, qu’il soit, malgré cela, pressé par nos raisons ; et qu’alors il appelle Dieu en jugement par ses discours.[4]

CHAPITRE 35.


1. Ainsi Eliu dit encore ceci :[5]

2. Est-ce qu’il te semble que ta pensée était équitable, quand tu as dit : Je suis plus juste que Dieu ?[6]

3. Car tu as dit : Ce qui est juste ne vous plaît pas : ou quel avantage retirez-vous, si je pèche ?

4. C’est pourquoi je répondrai à tes discours et à tes amis avec toi.

5. Regarde en haut le ciel, et

  1. Job 34,31 : J’ai parlé à Dieu ; c’est ainsi que porte la Vulgate, et le texte hébreu ; mais comme la particule hébraïque, traduite dans la Vulgate par ad ou à, signifie quelquefois de, au sujet de, surtout quand elle est jointe aux verbes parler, dire, la plupart des traducteurs lui ont donné ce dernier sens. Dans son discours, en effet, Eliu a parlé de Dieu dont il a entrepris la défense contre les prétendus blasphèmes de Job, mais sans s’adresser directement à lui.
  2. Job 34,33 : N’est-ce pas à toi, etc. ; selon d’autres : Est-ce à toi, etc. ; mais ce qui suit immédiatement : Car c’est toi qui as commencé, etc., s’oppose évidemment, selon nous, à cette dernière interprétation.
  3. Job 34,36 : Mon père, c’est-à-dire, mon Dieu, selon la version chaldaïque et plusieurs interprètes. Sanchez pense qu’Eliu appelle ainsi Eliphaz à cause de son grand âge et du respect dont il était environné. Cette explication semble mieux s’accorder avec ce qui suit.
  4. Job 34,37 : Ses, omis dans la Vulgate, est exprimé en hébreu.
  5. Job 35,1 : IIIe discours d’Eliu : réfutation de la seconde affirmation de Job sur l’inutilité de la confiance en Dieu, chapitre 35. ― Il développe dans ce discours l’idée qu’il avait déjà exprimée contre Job, voir Job, 34, 9, et il affirme que, par la piété ou l’impiété, l’homme se rend utile ou nuisible à lui-même. ― 1o Quand Job dit que la piété est inutile à l’homme, croit-il par là que l’homme puisse donner ou enlever quelque chose à Dieu ? Versets 2 à 8. ― 2o Ceux-là se plaignent en vain qui négligent, par présomption, de recourir à Dieu ; que Job prenne garde de leur devenir semblable ! Versets 9 à 16.
  6. Job 35,2 : Je suis plus juste que Dieu. Job n’avait pas proféré un pareil blasphème ; mais il avait soutenu son innocence en des termes si forts, qu’il semblait en quelques endroits accuser Dieu d’injustice à son égard.