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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/1750

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connues, eux et leurs pères, et j’enverrai après eux le glaive, jusqu’à ce qu’ils soient consumés.

17. Voici ce que dit le Seigneur des armées, Dieu d’Israël : Regardez attentivement, et appelez les pleureuses, et qu’elles viennent ; envoyez à celles qui sont sages, et qu’elles s’empressent ;[1]

18. Qu’elles se hâtent, et qu’elles fassent entendre sur nous des lamentations ; que nos yeux versent des larmes, et que de nos paupières coulent des eaux.

19. Parce qu’une voix de lamentation a été entendue de Sion : Comment avons-nous été ravagés et couverts d’une grande confusion ? puisque nous avons abandonné notre terre, et que nos tabernacles ont été abattus.

20. Ecoutez donc, femmes, la parole du Seigneur ; que vos oreilles saisissent le discours de sa bouche ; enseignez à vos filles les lamentations, et que chacune apprenne à sa voisine les cris plaintifs ;

21. Parce que la mort est montée par nos fenêtres, qu’elle est entrée dans nos maisons, pour exterminer les petits enfants au dehors, et les jeunes hommes dans les places publiques.

22. Parle : Voici ce que dit le Seigneur : Et le cadavre de l’homme tombera comme le fumier sur la face de la terre, et comme l’herbe derrière le dos du moissonneur, et il n’y a personne qui la recueille.

23. Voici ce que dit le Seigneur : Que le sage ne se glorifie point dans sa sagesse ; que le fort ne se glorifie point dans sa force, et que le riche ne se glorifie point dans ses richesses ;[2]

24. Mais que celui qui se glorifie se glorifie de cela, de me connaître, et de savoir que c’est moi qui suis le Seigneur, qui fais miséricorde et jugement, et justice sur la terre ; c’est là ce qui me plaît, dit le Seigneur.

25. Voici que les jours viennent, dit le Seigneur, et que je visiterai quiconque est circoncis,

26. L’Egypte, Juda, Edom, les fils d’Ammon et de Moab, ceux dont la chevelure est coupée, qui habitent dans le désert ; parce que toutes ces nations sont incirconcises de corps, et toute la maison d’Israël est incirconcise de cœur.[3]

  1. Jr. 9,17 : Les pleureuses. Chez les anciens Hébreux, comme aujourd’hui chez plusieurs peuples orientaux, on louait des femmes, qui dans les deuils, et particulièrement aux funérailles, excitaient aux pleurs pas leur voix plaintive et leurs gestes lamentables. Saint Jérôme dit que cet usage existait encore de son temps. ― Celles qui sont sages. C’était probablement parmi les pleureuses celles qui étaient chargées de consoler les parents, ou celles qui composaient le cantique de deuil, et que les autres répétaient après elles.
  2. Jr. 9,23 : Voir 1 Corinthiens, 1, 31 ; 2 Corinthiens, 10, 17.
  3. Jr. 9,26 : Ceux dont la chevelure, etc. ; comme les peuples de l’Arabie déserte qui se coupaient les cheveux en rond pour imiter leur dieu Bacchus. Comparer à Jérémie, 25, 23 ; 49, 32 ; Lévitique, 19, 27 ; 21, 5. ― Ces ; mot exprimé dans le texte hébreu par l’article déterminatif qui souvent s’emploie, en effet, pour le pronom déterminatif.