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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2154

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6. Et la région de la mer sera le lieu de repos des pasteurs, et le parc des troupeaux de menu bétail ;

7. Et cette région appartiendra à celui qui sera resté de la maison de Juda ; là ils paîtront les troupeaux, dans les maisons d’Ascalon ils se reposeront le soir ; parce que le Seigneur leur Dieu les visitera, et les ramènera de leur captivité.

8. J’ai entendu les paroles outrageantes de Moab et les blasphèmes des fils d’Ammon, quand ils ont outragé mon peuple et l’ont bravé sur ses frontières.[1]

9. À cause de cela, je vis, moi, dit le Seigneur des armées, le Dieu d’Israël, Moab sera comme Sodome, et les fils d’Ammon comme Gomorrhe ; ils auront des épines sèches, et des morceaux de sel, et un désert pour toujours ; les restes de mon peuple les pilleront, et ceux de ma nation qui auront survécu en seront les maîtres.[2]

10. Cela leur arrivera à cause de leur orgueil ; parce qu’ils ont blasphémé, et ont bravé le peuple du Seigneur des armées.

11. Le Seigneur sera terrible contre eux, et il anéantira tous les dieux de la terre ; et les hommes l’adoreront, chacun en son lieu, ainsi que toutes les îles des nations.[3]

12. Mais vous aussi, Ethiopiens, vous serez tués par mon glaive.

13. Et il étendra sa main vers l’aquilon et perdra Assur ; et il fera de la cité magnifique une solitude, et un lieu inaccessible, et comme un désert.

14. Et se coucheront au milieu d’elle les troupeaux, et toutes les bêtes des nations ; et l’onocrotale et le hérisson demeureront sur ses linteaux : la voix de l’oiseau chantant retentira sur la fenêtre ; le corbeau croassera sur le linteau, parce que j’anéantirai sa force.[4]

15. Voilà la cité glorieuse qui demeurait dans la confiance ; qui disait en son cœur : Moi je suis, et hors moi il n’y en a plus d’autre ; comment est-elle devenue un désert, un repaire de bête sauvage ?

  1. Soph. 2,8 : J’ai entendu, etc. Comparer à Jérémie, chapitres 48 et 49 ; Ezéchiel, chapitre 25 ; Amos, chapitre 2. ― L’ont bravé. Cette version, qui est celle des premiers traducteurs français, nous a paru la plus conforme au contexte et à la signification constante du verbe hébreu, et même du magnificat sunt de la Vulgate. Comparer à Isaïe, 16, 6. ― Ses ; selon l’hébreu et la version latine leurs (eorum), parce que ce pronom représente le mot peuple, qui est un nom collectif.
  2. Soph. 2,9 : Je vis, moi ; formule de serment. Voir Isaïe, 49, 18. ― Des épines sèches ; littéralement et par hébraïsme, une sécheresse d’épines.
  3. Soph. 2,11 : Les îles des nations ; c’est-à-dire, les pays lointains habités par les idolâtres. Voir sur le mot îles, Daniel, 11, 18. Ce verset contient une des prophéties les plus expresses de la conversion des gentils. En vain des Juifs veulent-ils l’expliquer du temps qui suivit le retour de Babylone ; car on ne vit pas à cette époque les peuples étrangers venir à Jérusalem et se convertir au judaïsme.
  4. Soph. 2,14 : Voir Isaïe, 34, 11.