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Page:La sainte Bible selon la Vulgate traduite en français, avec des notes par J.-B. Glaire. Nouvelle édition avec introductions, notes complémentaires et appendices par F. Vigouroux (1905).djvu/2660

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6. Et la foule était attentive à ce qui était dit par Philippe, l’écoutant unanimement, et voyant les miracles qu’il faisait.

7. Car des esprits impurs sortaient d’un grand nombre de possédés en jetant de grands cris.

8. Et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.

9. Il y eut donc une grande joie dans cette ville. Or un certain homme, du nom de Simon, qui auparavant avait exercé la magie dans la ville, séduisait le peuple de Samarie, se disant être quelqu’un de grand ;[1]

10. Et tous, du plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient, disant : Celui-ci est la grande vertu de Dieu.[2]

11. Ils s’attachaient à lui, parce que, depuis longtemps, il leur avait troublé l’esprit par ses enchantements.

12. Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la parole de Dieu, ils furent baptisés, hommes et femmes, au nom de Jésus-Christ.

13. Alors Simon lui-même crut aussi, et lorsqu’il eut été baptisé, il s’attachait à Philippe. Mais voyant qu’il se faisait des prodiges et de grands miracles, il s’étonnait et admirait.

14. Or lorsque les apôtres, qui étaient à Jérusalem, eurent appris que Samarie avait reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean,

15. Qui étant venus, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent l’Esprit-Saint ;

16. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux, mais ils

  1. Act. 8,9 : Simon le magicien. « Le premier crime de Simon fut de vouloir acheter l’épiscopat, de prétendre trafiquer des dons de Dieu, et faire servir à ses intérêts les pouvoirs surnaturels que Dieu confère à ses ministres pour le salut des âmes. Loin de l’associer aux Apôtres, saint Pierre donna à ses successeurs l’exemple de la sévérité dont ils devaient user contre le trafic des choses saintes, en retranchant ce fourbe ambitieux de la société des fidèles et en le menaçant du sort le plus funeste ; mais ni cette menace, ni cette peine ne purent le ramener. ― Opposé en tout à Simon Pierre, Simon de Samarie se mit bientôt à dogmatiser et devint le premier des hérésiarques. Saint Justin, qui était de la même ville que lui et qui devait connaître son histoire, nous apprend plusieurs particularités de sa vie et de sa doctrine. Ce séducteur se posait en antagoniste du Messie et s’attribuait à lui-même la divinité. Il opérait des prodiges au moyen de la magie. Il publiait, sous le titre d’Exposition, un livre qui contenait le germe des rêveries gnostiques, cette généalogie d’Eons, descendant d’un principe unique et subordonnés les uns aux autres, jusqu’au dernier qui est le monde. Pour la morale, il ne reconnaissait aucune distinction de vice et de vertu, et ne voyait de vérité ni de perfection que dans la gnose qu’il opposait à la foi. Mettant d’ailleurs sa conduite en harmonie avec ses principes, il vivait d’une manière fort répréhensible. Sa secte se perpétua jusqu’au cinquième siècle. La découverte des Philosphumena a confirmé ce que saint Justin et saint Irénée nous apprennent de ses caractères et de son importance. Simon fut, aux yeux des premiers fidèles, comme l’hérésie personnifiée, le type et le père de tous les hérésiarques. » (L. BACUEZ.)
  2. Act. 8,10 : Est la grande vertu ; littéralement : La vertu qui est appelée grande. Nous avons déjà fait remarquer qu’en hébreu l’expression être appelé signifie aussi simplement être.