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RECHERCHES SUR LA VIE


général et de Sainte Blandine en particulier, jette une première pierre à l’œuvre de son devancier et écrit contre Louise Labé une phrase injurieuse. Trente ans plus tard, son esprit de dénigrement contre l’auteur de l’histoire de Lyon et sa haine profonde contre Louise subsistent encore : seulement, il a eu le temps de remarquer que Paradin avait compris dans les mêmes éloges Louise Labé et Pernette du Guillet ; aussi s’empresse-t-il de réparer son omission et d’accabler ces deux femmes sous un même déluge d’expressions et d’imputations outrageantes.

Dans le long intervalle qui s’écoula entre la première et la seconde publication des deux ouvrages de Rubys, avaient paru, en 1584, Les Gemelles ou Pareilles de Pierre de Saint Julien, doyen de Mâcon. Louise Labé y est aussi appelée une courtisane, et son Débat de Folie et d’Amour y est attribué à Maurice Scève.

La même année (1584), La Croix du Maine, dans sa Bibliothèque françoise, cite Louise et Pernette comme deux femmes « très doctes. » L’année suivante, l’ouvrage de Du Verdier, qui porte le même titre, fait mention des deux Lyonnaises. De Pernette, il dit quelques mots seulement et transcrit tout au long son épitaphe, dans laquelle Maurice Scève célèbre

L’heureuse cendre autrefois composée
En un corps chaste où vertu reposa.


Mais s’il n’est pas d’accord avec de Rubys au sujet de Pernette, nous retrouvons sous sa plume la « courtisane