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RECHERCHES SUR LA VIE


unes de leurs heures mortelles, même quand ces heures se sont partagées entre deux boutiques de cordiers.

En 1488, habitait à Lyon, dans une maison de la rue de l’Arbre-Sec, un cordier du nom de Jacques Humbert dit Labé ; cinq ans après, en 1493, nous trouvons dans cette même maison, qu’il tient du chef de sa femme, un « Pierre de Charlieu dit Labbé, cordier, mari de la veuve Jacques Humbert. » Cette veuve Jacques Humbert, prénommée Guillermie ou Guillermette, fut héritière universelle de son premier mari, et, suivant de sérieuses probabilités, elle laissa au second tout ce qu’elle possédait. Trente ans plus tard, nous retrouvons Pierre Charlieu, veuf d’une deuxième femme, Étiennette Roybet, alias Deschamps, alias Compagnon, de qui paraît lui être venue une terre située au quartier de la Gela, vers le haut de la côte Saint-Vincent. En ce temps-là, on se mariait de bonne heure, et si l’on devenait veuf on ne tardait pas à se remarier, la perte d’une femme étant considérée comme un malheur qu’il fallait se hâter de réparer. C’est ce que fit Pierre Labé, qui, privé de Guillermette d’abord et d’Étiennette ensuite, épousa, en troisièmes noces, une Antoinette, fille du maître boucher Jean Taillard. Seulement, comme alors il était riche et presque vieux, il prit une femme relativement jeune, puisque nous retrouverons Antoinette encore vivante en 1571, c’est-à-dire soixante-dix-huit ans après le premier mariage de Pierre avec la veuve de Jacques Humbert.