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Roman illustré du « Soleil »
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— Comme le bonheur est éphémère. Il y a quelques instants à peine, mon cœur était rempli d’espérance, l’avenir m’apparaissait tout souriant, mais par la nouvelle que vous m’apportez, mon cœur est doublement brisé. La France menacée… le bonheur que je rêvais devient aujourd’hui inaccessible… un obstacle infranchissable semble se dresser entre nous pour le détruire à jamais…

— Que signifient ces paroles, pourquoi désespérer ainsi ?… Il faut convenir qu’un grave péril semble menacer la France, mais il ne faut pas oublier que la vaillance de ses soldats est invulnérable, que toujours, ils ont su repousser et vaincre leurs ennemis… Je suis sûr que la France sera victorieuse… Les jours de paix et de bonheur renaîtront de nouveau. Alors, à ce moment nous pourrons être heureux.

— J’admire votre courage, comme vous je veux espérer aux jours meilleurs, au triomphe de la France ; mais avez-vous songé à la grande distance qui nous séparera tous deux, lorsqu’après la victoire, la France victorieuse acclamera son libérateur ?… Serai-je digne de figuier à vos côtés, moi, fille de paysans, sans grâce et sans fortune ?…

— Vous semblez oublier que je vous aime et que je vous ai donné mon cœur, on dirait meme qu’il vous plait de torturer…

— Je vous en supplie n’interprêtez pas ainsi le sens de mes paroles… bien loin de là est ma pensée… Je ne cherche que votre bonheur. Je voudrais bien ne pas avoir cette crainte, mais ma volonté est impuissante en cette circonstance. J’ai peur que toujours elle m’assaille, et me terrasse.

— Vous avez tort. J’ai besoin de votre confiance et de votre amour pour soutenir mon courage dans la grande lutte qu’il me faudra entreprendre ; vu la