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« Le Chant de la Paix »

rapportez la réponse. J’y attache une extrême Importance. Alors anxieuse elle attendit. Après une heure, qui lui parut un siècle, le domestique revint.

— Avez-vous la réponse à ma lettre ? lui demanda-t-elle vivement.

— Je le regrette beaucoup, on m’a fait savoir qu’il était très difficile de transmettre avant l’heure fixée ce message au commandant Desgrives.

— Très bien, fit Rita désappointée ; mais ne vous a-t-on pas dit à quelle heure la consigne permet de remettre au commandant Desgrives les lettres qui lui sont destinées ?

— C’est à sept heures précises que le commandant Desgrives quitte son travail, et par conséquent reçoit les lettres qui lui sont adressées. Il se peut fort bien qu’on les lui remette plus tôt, mais je vous le répète, on ne peut me le certifier.

— Alors si le commandant Desgrives se présente au château cet après-midi ou ce soir, conduisez-le au grand salon, c’est là que je le recevrai.

— À vos ordres, mademoiselle, répondit le domestique.


CHAPITRE XI

LE MARTYR D’UN CŒUR. LA VOIX DE L’ÂME.


Vêtue d’une robe sombre, Rita assise dans le grand salon attendait la venue de Jean Desgrives et tremblait en songeant au rôle épouvantable qu’elle allait jouer. Malgré que cela semble invraisemblable, un vague espoir subsistait encore au fond du cœur profondément épris de Rita. Seul, un aveu de Jean Desgrives pouvait anéantir à tout jamais le doute, par conséquent détruire pour toujours cette infime et der-