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« Le Chant de la Paix »

pousse son cri de détresse, et c’est vers vous que son regard suppliant est tourné… N’est-ce pas que vous en apparaissez comme un sauveteur ?… Oh ! Jean pour la France, notre patrie que nous aimons, marchez, marchez sans crainte ! Vous vaincrez : Tout me dit que vous vaincrez… Alors vous reviendrez, couvert de gloire, et la France vous bénira… Moi, du fond du cloître où je serai enfermée, je prierai pour vous afin que vous trouviez, le bonheur que vous méritez.

— Ainsi, Rita, tout est bien fini entre nous, le passé est donc mort à jamais ? Maintenant, Je vous comprends et loin de vous mépriser, j’admire votre courage, votre franchise… de tout cœur je vous pardonne. À mon tour, je vous prie de m’écouter. Je veux détruire le remords qui pourrait vous poursuivre… pour que vous ne doutiez pas de mon pardon, je vous dévoilerai ce secret que j’avais bien promis de garder au fond de moi-même… L’amour, je m’en rends compte, est un fluide magnétique qui unit les âmes et s’il s’éteint dans l’une, il succombe souvent dans l’autre… Oui Rita, je vous aimais, mais la fatalité nous poursuivait… C’est en nous séparant qu’elle brisa ce lien qui nous unissait. Après votre départ, Je revenais souvent au château. Je me plaisais à voir le lieu ou nous avions vécu tous deux de si doux instants et avec la baronne de Castel, j’éprouvais un plaisir infini à évoquer votre souvenir, sans pourtant lui dévoiler l’amour que ressentais pour vous. L’homme est inconstant, et malgré que j’ai tout fait pour rester fidèle à votre souvenir, je me rendis compte bientôt qu’un autre amour glissait dans mon cœur, chassant malgré moi le premier. Comme il est bien vrai que nous ne sommes pas maître de nos sentiments, l’amour est bien la plus étrange chose de la vie… En effet, Il vient à nous mystérieusement, puis parfois s’éloigne de la même manière… L’amour, je le soutiens, c’est le bien et le mal de la vie : tantôt il nous fait éprouver les plus