Page:Labarthe - Voyage au Sénégal pendant les années 1784 et 1785, 1802.djvu/157

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Le gouverneur général n’a que le simple grade de major ; il réside au fort de Cachao, d’où il envoie de petits détachements pour garder quelques misérables redoutes garnies de mauvais canons de fer. Ces redoutes ne sont que de mauvaises tapades[1] palissadées. Le fort même du Cachao ne tiendrait pas vis-à-vis une frégate qui oserait s’embosser dans la rivière pour le foudroyer. Dans cet état de faiblesse, tout ce qui était Portugais d’extraction fut abruti ; quinze mille Portugais métifs, mulâtres et noirs sont répandus dans ce pays immense, conservant dans leur misère l’orgueil national et le goût pour la paresse. Ils n’ont tiré aucune ressource de l’agriculture ; leur plus grande occupation est d’être les courtiers du commerce que les autres nations européennes viennent faire dans ces contrées où ils avaient dominé autrefois.

On peut évaluer le commerce entier

  1. "Les tapades qui étaient des clôtures de roseaux, délimitaient des groupes de cases, sur le modèle des concessions, que l’on retrouve encore aujourd’hui dans un grand nombre de villages africains". Histoire de Gorée.