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que le gouvernement a construits dans la forêt vierge et en dépit des difficultés légales suscitées sur les pas du colon. Mais ce n’est pas encore assez. Que de colons souffrent depuis longtemps de l’absence de moyens de communication !

Le véhicule par excellence de la colonisation, ce sont les chemins de fer qui changent la face d’un pays comme par enchantement. Aussi le colon, qui est le principal facteur de l’avancement du pays, les demande à grands cris. Et comment pourrait-il, dans les commencements, transporter le lard, la fleur, dont il a besoin à son domicile, quand il vit à 30 ou 40 lieues des chemins de fer et qu’il n’a d’autre moyen de transport que sa charrette ou son traîneau.

C’est donc le moment favorable de mettre cette politique généreusement en pratique, dût la province s’endetter de plusieurs millions, et quand bien même il faudrait hausser le prix des terres dont on décuplerait la valeur par les voies ferrées. D’ailleurs, en 1882, le colon n’a-t-il pas envoyé à la Chambre des requêtes demandant de faire payer les lots $1.00 l’acre, pourvu qu’on lui fît des chemins de fer ? Combien n’y a-t-il pas de colons qui préféreraient payer leurs terres une piastre l’acre, avec des chemins de fer à proximité, que de les recevoir gratuitement sans chemins de fer ?

Monsieur Rameau, ce véritable ami du Canada, conseille de faire des chemins de fer dans l’intérieur, même en nous endettant.